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Pas-de-Calais : élu à 22 ans, le maire d'Hesdin mis en examen pour "prise illégale d'intérêt"

L'un des plus jeunes maires de France est soupçonné d'avoir favorisé sa mère, agent immobilier sur la commune. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Stéphane Sieczkowski-Samier à la sortie de sa garde-à-vue, vendredi 3 février 2017. (FRANCE 3)

Il crie au complot, mais a été mis en examen. Le maire divers droite de Hesdin (Pas-de-Calais) Stéphane Sieczkowski-Samier, soupçonné de "complicité de faux et d'usage de faux en écriture publique" et de "prise illégale d'intérêt", a été mis en examen, vendredi 3 février. Sa mère Christiane Samier, conseillère municipale de cette commune de quelque 2 400 habitants, et le chef de la police municipale, ont également été mis en examen par le tribunal de Boulogne-sur-Mer.

Une délibération favorisant sa mère

Stéphane Sieczkowski-Samier, 25 ans, également étudiant en droit, se voit reprocher d'avoir, en avril 2016, envoyé une délibération en sous-préfecture de Montreuil-sur-Mer "en la présentant comme une vraie délibération prise en conseil municipal" ce qui n'était pas le cas. L'opposition avait saisi le sous-préfet en affirmant n'avoir jamais voté sur cette délibération. Cette délibération décidait de confier la gestion des logements communaux à l'agence immobilière ORPI, qui appartient à la mère du jeune élu. 

Non seulement le maire a prétendu auprès du sous-préfet que la décision avait été prise alors qu'elle ne l'était pas, mais "pour la justifier, il aurait fait faire fabriquer par un tiers une fausse délibération", a résumé le parquet de Boulogne-sur-Mer. Il risque jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle et 225 000 euros d'amende.

"On me reproche un conflit d’intérêts, un faux en écriture, il n’y a eu aucun préjudice pour la commune, aucun enrichissement personnel", a répliqué Stéphane Sieczkowski-Samier sur France 3.

Il cite Hitler dans un discours

Ce n'est pas la première fois que le jeune élu se fait remarquer. En septembre 2014, Stéphane Sieczkowski-Samier avait cité deux phrases nazies dans son discours lors du vernissage d’une exposition consacrée à l’Occupation et la Libération, rapportait à l'époque La Voix du Nord.

La première phrase citait Von Moltke, général prussien de la Première Guerre mondial en et inscrite sur une affiche de l'exposition : "Il faut oser risquer quelque chose pour obtenir de grands résultats". Puis, il a directement cité Adolf Hitler avec : "Ce ne sont ni les mous, ni les neutres qui font l’Histoire, mais les hommes qui s’engagent dans la lutte." Interrogé, le maire assure qu’il n’a pas vu ce détail. "Je ne l’ai appris qu’après", avait-il assuré, tout en s’excusant auprès de "ceux que cela a pu heurter".

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