Procès de Pierre Palmade : les victimes de l'accident "physiquement et psychologiquement très affectées", confie leur avocat

L'humoriste est jugé mercredi pour l'accident qu'il a causé en Seine-et-Marne sous l'emprise de stupéfiants il y a 21 mois, blessant gravement trois membres d'une même famille.
Article rédigé par franceinfo
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Me Mourad Battikh, avocat de la famille de ces victimes au procès de Pierre Palmade (photo du 1er avril 2022). (XAVIER DE FENOYL / MAXPPP)

Les victimes de l'accident de la route provoqué le 10 février 2023 par l'humoriste Pierre Palmade sont "physiquement et psychologiquement toujours très affectées", confie mercredi 20 novembre sur franceinfo Me Mourad Battikh, avocat de la famille, alors que s'ouvre à Melun le procès de Pierre Palmade.

Vingt-et-un mois après le crash, Pierre Palmade est jugé mercredi pour le grave accident de la route qu'il a causé en Seine-et-Marne sous l'emprise de stupéfiants. Il avait pris le volant pour aller faire des courses, après plusieurs jours de fête et de consommation débridée de drogues. Il a alors percuté un véhicule qui venait en face. Outre le comédien d'alors 54 ans, l'accident fait trois blessés graves d'une même famille : un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-soeur de 27 ans, qui perd après le choc le bébé qu'elle attendait. L'avocat assure qu"'à l'approche de l'audience" ces victimes "sont dans un état de stress absolu" car elles vont devoir faire face "à celui qui a bouleversé leur vie et leur existence".

Contester la jurisprudence qui empêche la reconnaissance de l'homicide volontaire

Me Mourad Battikh revient par ailleurs sur le fait que la juge d'instruction n'a pas retenu la qualification d'homicide involontaire qu'avait requise le parquet pour la perte du fœtus. En effet, l'humoriste est jugé pour le seul chef de blessures involontaires, aggravées par la prise de drogues, car le bébé, extrait en urgence par césarienne du ventre de sa mère, a été déclaré mort sans avoir donné de signe de vie extra-utérine. Or, selon une jurisprudence de la Cour de cassation, un enfant qui n'est pas né vivant n'existe pas en tant que personne légale.

Me Mourad Battikh juge cette jurisprudence "hautement contestable", "absurde". Il entend donc la contester mercredi matin "devant le tribunal correctionnel".

"Nous sommes dans un monde où le droit français protège mieux les animaux ou la progéniture des animaux qu'un enfant à naître."

Me Mourad Battikh

à franceinfo

"Vous pourriez être poursuivi pénalement pour des atteintes involontaires à votre animal de compagnie ou parce que vous avez écrasé un œuf d'un oiseau rare, mais vous ne pouvez pas être poursuivi pénalement alors que vous avez conduit involontairement à la mort d'un fœtus", dénonce l'avocat.

L'avocat des parties civiles espère également que "ce procès aura une valeur pédagogique sur les consommations de drogues, sur le rapport des consommateurs de drogue et la prise de risque". Pour ses clients, ce procès sera l'occasion d'"essayer de tourner la page", et notamment pour la jeune femme "de pouvoir terminer le deuil de cet enfant perdu qu'elle ne rencontrera jamais". Me Mourad Battikh affirme que ses clients "attendent d'affronter et de confronter avec beaucoup de dignité celui qui a bouleversé leur vie, de pouvoir expliquer ce qu'était leur vie avant et ce qu'elle est maintenant".

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