: Vidéo Policiers désarmés, signalement de Mickaël Harpon... Ce qu'il faut retenir de l'audition du préfet Didier Lallement sur l'attaque à la préfecture de police
Le préfet de police, Didier Lallement, a été auditionné mercredi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.
Plus de deux heures devant les députés. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a été interrogé par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale mercredi 30 octobre, environ un mois après l'attaque à la préfecture de police de Paris. Franceinfo revient sur ce qu'il faut retenir de son audition.
Sept policiers désarmés pour radicalisation depuis le 3 octobre
Après l'attaque, le préfet de police a envoyé une circulaire pour "encourager" les agents à signaler leurs collègues dont le comportement serait problématique. Cet appel a entraîné 33 signalements, qui s'ajoutent à ceux déjà en cours d'examen, soit un total de 48 cas. Sept policiers ont été "désarmés" à la suite de ces signalements pour radicalisation "depuis le 3 octobre", date de l'attaque à la préfecture de police de Paris. Didier Lallement a précisé qu'il avait demandé "trois suspensions", dont "une" a été mise en œuvre.
Interrogé à nouveau, le préfet a donné quelques détails. Ces signalements "portent sur des cas de changement de comportement, c'est-à-dire des gens qui ont changé d'apparence physique, dans leur rapport avec leurs collègues. Il y a assez peu de signalements sur des expressions prosélytes. Quelques fois il y a des signalements sur les rapports qu'ont certains fonctionnaires avec certains gardés à vue, c'est cette typologie qu'on retrouve", a-t-il expliqué, en indiquant qu'il n'y avait pas dans ces cas de "gens qui se réjouiraient de la commission d'attentats".
Pas de signalement administratif de Mickaël Harpon en 2015
"Je n'ai pas de traces administratives d'un signalement", répond Didier Lallement, qui s'en remet à "l'enquête judiciaire".
— LCP (@LCP) October 30, 2019
>> "@CCastaner a communiqué au moment où il l'a fait sur la base des informations factuelles dont nous disposions".#DirectAN #PrefectureDePoliceDeParis pic.twitter.com/6ha8rHaIZp
Les députés ont longuement interrogé Didier Lallement sur un élément précis du dossier : les propos prêtés à Mickaël Harpon sur l'attentat de Charlie Hebdo en 2015. Ils ont cherché à comprendre pourquoi ces faits n'avaient pas permis de mettre l'intéressé hors d'état de nuire. "Je ne sais pas s'il y a eu un signalement, je n'en trouve pas la trace administrative. L'enquête judiciaire établira s’il y a eu signalement ou pas", a-t-il déclaré.
Eric Ciotti estimant que la commission ne pouvait pas recevoir "autant de non-réponses", le fonctionnaire est relancé à ce sujet. Il évoque une note, qui lui a été communiquée après l'attaque et qui fait état d'échanges autour de ces propos. "Il y a eu des échanges, mais il n'y a pas eu de signalement, une remontée à un niveau hiérarchique suffisant pour permettre sa prise en compte, a-t-il martelé. Pourquoi en 2015 cela n'a pas fait l'objet d'un signalement écrit ou oral ? Je ne peux pas répondre à cette question, je ne le sais pas". Comme le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, il reconnaît un "dysfonctionnement".
Déclarations de M. Harpon sur les attentats de janvier 2015: "Il y a eu manifestement des échanges entre différents niveaux de fonctionnaires mais qui, à aucun moment, n'ont pris la forme d'un signalement", explique Didier Lallement. Il reconnaît "un dysfonctionnement"#DirectAN pic.twitter.com/OLewOSVAqZ
— LCP (@LCP) October 30, 2019
Pas de système de protection contre une "tuerie de masse" venue de l'intérieur
Didier Lallement : "Cet attentat a eu lieu au sein de la préfecture de police, dans un endroit où nous ne pensions pas que nous serions un jour attaqués", assure le préfet de police de Paris, qui évoque un "traumatisme" pour "l'ensemble des fonctionnaires".#DirectAN pic.twitter.com/87bY0v6JhT
— LCP (@LCP) October 30, 2019
Lors de son propos liminaire, Didier Lallement a rappelé que l'attaque avait eu lieu "dans un endroit où nous ne pensions pas que nous serions un jour attaqués". A tel point que la préfecture n'avait pas prévu de protocole pour répondre à une attaque venue de l'intérieur de ses murs. "Au moment de l'attaque, j'ai pensé que nous étions attaqués par l'extérieur (...). Nous n’avions pas de dispositif interne destiné à limiter une tuerie de masse à l'intérieur de nos locaux", a-t-il déclaré. Ce point a été corrigé depuis.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.