"Beauvau de la sécurité" : "Il n'y a pas de difficulté majeure entre la police et la population", assure le syndicat Alliance Police
La première table ronde de la concertation nationale sur la sécurité est consacrée aux relations entre la police et la population. Pas un chantier "prioritaire", selon le syndicat qui aimerait que les débats se concentrent sur les conditions de travail des policiers et la politique pénale.
La première table ronde du Beauvau de la sécurité est lancée lundi 8 février. Elle est consacrée au thème des relations entre la police et la population. Les débats seront retransmis en direct sur les comptes Facebook et Twitter du ministère de l'Intérieur. "II n'y a pas de difficulté majeure entre la police et la population", a assuré sur franceinfo Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat Alliance Police.
franceinfo : Est-ce une bonne chose de commencer par les relations entre la police et la population ?
Stanislas Gaudon : Cela ne faisait pas partie de nos chantiers prioritaires. On préférait plutôt parler de la politique pénale dans ce pays, de la réponse pénale et des agressions à l'encontre des policiers et de la manière dont c'est réprimé. Ensuite viendra la formation, les moyens matériels mis à disposition, l'utilisation de la vidéo et la protection des agents et les mesures catégorielles et les mesures sociales comme la complémentaire santé. C'est le premier chantier, nous le prenons comme il vient mais pour nous, il n'y a pas de difficulté majeure entre la police et la population.
Comment fait-on pour renouer la confiance entre la population et la police ?
Il ne faut pas tomber dans la généralité. Le dernier sondage montre que 75% des Français ont une opinion favorable des policiers. Il ne faut pas entretenir l'érosion et essayer de l'accentuer. Il y a un bon relationnel avec la population dans sa grande majorité. Laissons de côté les cas isolés qui sont traités. Il n'y a pas d'impunité dans la police.
Si 84% des Français ont une bonne image des Français, seuls 6 Français sur 10 trouvent les policiers trouvent les policiers respectueux. Un score beaucoup plus faible qu'il y a 5 ans. Qu'en pensez-vous ?
Cela fait suite au "police bashing" que l'on entend depuis des mois. La population demande ce que fait la police mais ne demande pas ce que fait la justice. Dans ce sondage il y a trois questions intéressantes qui ont été posées. À plus de 83%, ils ont répondu non à la question de savoir si les peines pour les délits et les outrages étaient suffisamment appliquées. Est-ce que ces peines sont suffisamment sévères ? Non. Est-ce qu'elles luttent contre la récidive ? Non à 88%. Il faut s'interroger et c'est pour ça qu'Alliance avait demandé à ce que le 8e chantier sur la réponse pénale, la politique pénale soit inscrit dans le grand débat de la sécurité.
Plusieurs affaires de violences policières ont choqué l'opinion publique. Qu'est-ce que vous avez envie de répondre aux Français qui se posent des questions ?
La première chose c'est de ne pas prendre des éléments, avérés ou pas, de laisser les enquêtes faire, et de ne pas jeter l'opprobre sur les 150 000 policiers, sur les 100 000 gendarmes. Il faut un peu raison garder.
"Il y a plus de 3 millions d'interventions par an, ce n'est pas rien et il faut saluer avant tout le professionnalisme, l'engagement des policiers, au détriment parfois de leur vie de famille, au péril de leur vie."
Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat Alliance Policeà franceinfo
Des collègues meurent pour des refus d'obtempérer, sont attaqués au cocktail Molotov alors qu'ils ne font que de simples patrouilles dans certains quartiers. Donc, il faudra aussi se poser la question sur le lien de la police avec une certaine minorité qui a pris en otage certains quartiers.
Amnesty international dénonce des arrestations et des détentions arbitraires par les forces de l'ordre. Est-ce que l'encadrement des policiers être abordé ?
Les policiers sont déjà très encadrés et contrôlés. Ceux qui racontent que l'IGPN serait complaisante à l'encontre des policiers, que la hiérarchie serait complaisante à l'égard des policiers, ne connaissent pas les organismes de contrôles, ne savent pas que la police nationale est durement sanctionnée administrativement et pénalement. C'est vrai que le circuit pénal est long pour les policiers, pour les citoyens et dans les affaires que l'on traite quand on mène des enquêtes de longue durée.
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