Hommage national à Éric Comyn : la porte-parole de la gendarmerie nationale déplore "une centaine de gendarmes blessés chaque année" à cause des refus d'obtempérer

Un hommage national, présidé par le ministre de l'Intérieur, sera rendu lundi après-midi à Nice à Éric Comyn, blessé mortellement lors d'un refus d'obtempérer le 26 août dernier.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale, invitée sur franceinfo le 2 septembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ça fait deux ans que je suis porte-parole et deux ans qu'on a régulièrement des camarades qui décèdent en mission, donc aujourd'hui, on sera vraiment tous ensemble par la pensée, partout en France", témoigne lundi 2 septembre 2024 sur franceinfo Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale, alors qu'un hommage national, présidé par le ministre de l'Intérieur, sera rendu lundi après-midi à Nice à Éric Comyn.

L'adjudant membre du peloton motorisé de gendarmerie a été mortellement blessé, il y a une semaine, par un automobiliste qui n'avait pas voulu se soumettre à un contrôle routier sur l'A8, à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Le conducteur, connu pour des délits routiers, était positif à l'alcool lorsqu'il a été arrêté. Il a depuis été mis en examen pour "meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" et placé en détention provisoire.

En plus de cet hommage, il y aura également des moments de recueillement dans les préfectures "lundi après-midi à 15h30", précise Marie-Laure Pezant. "Ceux qui le souhaitent peuvent témoigner de leur soutien auprès de la gendarmerie", fait savoir la porte-parole.

Un phénomène "d'ampleur, très dangereux"

À cause des refus d'obtempérer, la gendarmerie nationale a chaque année "une centaine de gendarmes, voire 150, qui sont blessés, et qui en gardent des séquelles, parfois certains ne peuvent plus exercer leur métier", déplore Marie-Laure Pezant. Alors que les refus d'obtempérer aggravés (ceux qui mettent en danger l'intégrité physique d'une personne) ont augmenté de 95% entre 2012 et 2022, d'après un rapport parlementaire, elle reconnaît un "phénomène d'ampleur, très dangereux, et contre lequel on va d'autant plus redoubler d'énergie pour lutter".

La porte-parole de la gendarmerie nationale rappelle qu'il existe "des unités spécialisées dans la lutte contre l'insécurité routière", qui disposent d'une "formation poussée pour mettre en place des contrôles de manière sécurisée et pouvoir réagir face à des comportements déviants et irresponsables". Marie-Laure Pezant indique que les gendarmes amenés à faire ce genre de contrôles routiers ont "des chasubles très visibles", se positionnent "sur une zone éclairée pour être vus", mettent en place "un corridor pour faire ralentir les voitures", et peuvent s'équiper d'une herse. "Notre objectif prioritaire, c'est la sécurité des gendarmes, les gens qu'on contrôle et les tiers", assure la porte-parole de la gendarmerie nationale.

Marie-Laure Pezant insiste enfin sur la prévention pour éviter ce genre de drame : "Il faut aussi aller voir les plus jeunes, développer une culture de la sécurité routière, le respect des forces de sécurité", déclare la porte-parole de la gendarmerie nationale.

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