Loge franc-maçonne Athanor : 22 personnes seront jugées aux assises de Paris

Parmi ces personnes, figurent des agents de la DGSE et des anciens de la DGSI. Certains sont des policiers et d'autres de simples exécutants. Ils sont à l'origine de plusieurs agressions violentes et d'un meurtre.
Article rédigé par franceinfo
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Un symbole maçonnique. Image d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

22 personnes seront jugées aux assises de Paris, soupçonnées d'avoir participé à des projets criminels attribués à une vaste cellule liée à une loge franc-maçonne nommée Athanor, a appris vendredi 12 juillet franceinfo de source proche du dossier. Les deux juges d'instruction en charge du dossier viennent de rendre leur décision vendredi. Dans cette affaire, le parquet de Paris avait requis un procès aux assises pour 23 personnes. L'un des mis en examen a bénéficié d'un non-lieu pour association de malfaiteurs.

Parmi les personnes mises en cause qui seront jugées, âgées entre 28 et 72 ans, figurent des agents de la DGSE et des anciens de la DGSI. Certains sont des policiers et d'autres de simples exécutants. Ces membres sont à l'origine, à différents niveaux, de plusieurs agressions violentes et d'un meurtre. Parmi ces personnes, quatre sont maintenues en détention provisoire jusqu'au procès, les autres sont maintenues sous contrôle judiciaire jusqu'à leur comparution, selon l'ordonnance de mise en accusation dont a eu connaissance franceinfo.

Tout commence en juillet 2020, lorsque des policiers sont avertis de la présence d'une Renault Clio noire suspecte dans une ruelle de Créteil (Val-de-Marne). À l’intérieur, deux personnes. En les contrôlant, les agents découvrent une arme chargée et deux couteaux qui appartiennent à l'armée française. Les deux hommes sont des militaires, chargés de la surveillance d'un camp de la DGSE, la direction du renseignement extérieur. Leurs noms de code sont Adelar et Dagomar.

Projets de vengeance

À partir de là, les policiers vont découvrir une cellule criminelle avec à sa tête deux hommes : l'un a une société de sécurité privée, l'autre est un ancien policier passé par les renseignements intérieurs. Tous les deux se sont rencontrés dans la loge maçonnique Athanor. À eux deux, ils vont mettre en place une cellule criminelle de grande ampleur. Le but : mettre à exécution les projets de vengeance de particuliers en échange de quelques dizaines de milliers d'euros. Les enquêteurs dénombrent pour le moment sept contrats au total, qui vont de la simple surveillance à l'agression physique.

Parmi les victimes, un pilote de rallye dont le corps a été enterré en pleine forêt en 2019 pour une dette d'argent. Il y a également un syndicaliste jugé gênant par sa patronne qui envisage de le faire tuer. Une coach qui échappe de peu à un assassinat commandité par un concurrent professionnel. Ou bien encore, deux hommes politiques visés par des rivaux dans la course à la mairie d'une ville du Val-de-Marne.

À chaque fois, plusieurs personnes sont impliquées : des agents ou ex-agents des renseignements, des agents de sécurité privés, ou encore un policier soupçonné d'avoir consulté des fichiers confidentiels pour le compte d'Athanor. Lors de ses interrogatoires, l'un des principaux exécutants a avoué avoir été persuadé d'agir dans le cadre de missions secrètes pour l'État.

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