Violences à l'école : "Les plus réticents à la présence policière dans les écoles ont toujours été les enseignants"

Après des agressions d'enseignants filmées dans les établissements scolaires à Créteil et au Havre, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ont promis vendredi 26 octobre un dispositif répressif dans les collèges et les lycées. Le gouvernement n'exclut pas une permanence des forces policières et gendarmes autour et à l'intérieur des établissements scolaires. Invité de franceinfo, Didier Georges, porte-parole du Syndicat national des personnels de direction dans l'Éducation nationale (SNPDEN), a exprimé les réserves du corps enseignant face à une telle mesure.

franceinfo : 80% des violences à l'encontre des professeurs se déroulent à l'intérieur des classes : des policiers dans les établissements, est-ce une bonne mesure ?

Didier Georges : Je ne conteste pas les chiffres, mais ce sont des violences verbales pour la plupart. Je ne dis pas qu'il ne faille pas les condamner et les punir, néanmoins on n'est pas du tout sur le même niveau de gravité que ce qu'on a pu voir dans les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Les violences verbales se règlent à l'interne dans un établissement scolaire : c'est ma 16e année de direction d'établissements scolaires. Les plus réticents à la présence policière dans les établissements scolaires ont toujours été les enseignants.

Attendez-vous une formation pour aider les enseignants à réagir en cas de violence ?

Pourquoi pas des modules de formation ? Expliquer ce qui relève d'un traitement interne, donc d'une punition ou petite sanction et ce qui concerne une faute lourde vis-à-vis de son enseignant. Tous n'ont pas le même curseur... Parfois, ce qui serait absolument intolérable dans un collège lambda peut rentrer dans les affaires courantes dans d'autres établissements. Il y a d'énormes différences entre les établissements scolaires sur le climat.