Après le livre d'un journaliste infiltré, un procès requis contre un policier pour des violences lors d'une interpellation à Paris

Dans cet ouvrage, le journaliste racontait avoir assisté à plusieurs "tabassages" et témoignait de pratiques "racistes" de la part de certains fonctionnaires. L'un d'eux avait été mis en examen en 2023 pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le mineur qui avait été interpellé présentait "un hématome à l'arcade sourcilière gauche et une excoriation cervicale droite", selon le parquet. (JEAN-MICHEL DELAGE / HANS LUCAS / AFP)

Un procès a été requis contre un policier pour des violences sur un mineur lors d'une interpellation qui avait été relatée dans le livre Flic, du journaliste infiltré Valentin Gendrot, a déclaré mercredi 24 juillet le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.

Dans son réquisitoire définitif signé le 11 juillet, le ministère public "a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de Marc F., policier à l'époque en poste au commissariat du 19e arrondissement, pour des violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique commises le 12 avril 2019" au préjudice d'un mineur, détaille le parquet. Il revient désormais à la juge d'instruction de se prononcer sur la tenue d'un procès ou non.

Un non-lieu a par ailleurs été requis "concernant d'éventuels faits de faux, pour lesquels personne n'avait été mis en examen", précise-t-il. Contacté, l'avocat de Marc F., qui avait été placé sous le statut de témoin assisté dans ce volet, n'a pas réagi dans l'immédiat.

"Un hématome à l'arcade sourcilière" 

"Seul l'un des passages relatés dans le livre a permis de retrouver une procédure pouvant documenter des violences policières" lors de l'interpellation d'un mineur pour rébellion et menaces en 2019, selon le parquet. Le gardien de la paix, aujourd'hui âgé de 36 ans, avait déposé plainte pour outrage et menaces sur personne dépositaire de l'autorité publique, conduisant au placement en garde à vue du mineur. Parallèlement, ce dernier, qui présentait "un hématome à l'arcade sourcilière gauche et une excoriation cervicale droite", avait dénoncé les violences commises par un policier, selon le parquet.  

Selon des documents judiciaires consultés par l'AFP, Marc F. avait contesté certains coups allégués par Valentin Gendrot, mais reconnu une "percussion avec la main ouverte" assénée à l'adolescent au commissariat. Dans un enregistrement clandestin fait par le journaliste à l'époque, on l'entend parler d'une "patate" avec "le poing droit". Marc F. a également reconnu avoir poussé le mineur "pour le contraindre à s'asseoir alors qu'il s'y refusait", selon le réquisitoire définitif.

Après la publication de l'ouvrage, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait mené une enquête administrative. Dans son rapport, elle avait pointé des "manquements professionnels et des comportements contraires à la déontologie policière". Marc F. avait été sanctionné d'une exclusion de trois jours avec sursis et trois autres agents avaient reçu des blâmes, notamment pour ne pas avoir retranscrit dans le PV d'interpellation les coups reçus par le mineur.

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