Brésil : la vidéo d'une femme noire brutalisée par un policier provoque l'indignation
Le gouvernement de l'Etat de São Paulo, où la vidéo a été filmée, a annoncé que des policiers avaient été suspendus et qu'une enquête était ouverte.
"Plus je me débattais, plus il appuyait sur mon cou." La vidéo d'un policier piétinant le cou d'une femme noire pour l'immobiliser provoque une grande indignation au Brésil. La scène s'est déroulée le 30 mai, dans un quartier populaire du sud de São Paulo, mais les images ont fait le tour du pays après avoir été diffusées dimanche 12 juillet par l'émission "Fantastico" (en portugais), programme à grande audience de TV Globo.
Sur ces images, filmées à l'aide d'un téléphone, on peut voir une femme noire, face contre terre, tenter de se débattre, alors qu'un policier exerce une forte pression sur son cou avec son pied. Au bout de quelques secondes, il lève son autre pied pour peser de tout son poids sur le cou de la victime. "Je lui ai dit d'arrêter, il m'a poussée contre la grille du bar, m'a donné trois coups de poing, m'a fait tomber et m'a cassé la jambe", a expliqué cette anonyme de 51 ans à TV Globo.
"Je me suis évanouie quatre fois"
Son identité n'a pas été révélée et son visage apparait flouté sur les images diffusées à la télévision brésilienne. Travaillant dans un petit bar du quartier, la victime raconte avoir tenté d'intervenir alors qu'un ami était brutalisé par des policiers. Elle dit avoir subi d'autres violences qui n'apparaissent pas dans la vidéo. "Après, il a mis un genou contre mon cou et un autre sur mes côtes, poursuit-elle. Je me suis évanouie quatre fois."
Le gouvernement de l'Etat de São Paulo a annoncé que les policiers mis en cause avaient été suspendus de leurs fonctions et qu'une enquête était ouverte. En juin, les autorités ont annoncé la mise en place d'un programme de formation pour tenter de mettre fin aux abus de la part des forces de l'ordre. Dans ce pays de 212 millions d'habitants, plus de la moitié de la population est noire ou métis et les inégalités raciales restent ancrées dans la société.
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