"On est prêts au sacrifice ultime et pourtant notre image est salie" : le dépit des policiers de terrain après les manifestations contre les violences policières
Si le ministre de l’Intérieur a promis mercredi au Sénat une sanction pour chaque faute ou mot raciste de la part de policiers, sur le terrain, les policiers peinent à dissimuler leur amertume après les manifestations demandant justice pour Adama Traoré.
Après 34 ans passés dans la police, quand Didier entend le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner promettre devant les sénateurs, après les manifestations en soutien à Adama Traoré, des sanctions pour chaque "expression raciste", il tient à rappeler qu’à ses yeux, il n’y a jamais eu d’impunité. "Pour nous, policiers, ce rappel est inutile : on sait que lorsque des propos racistes sont remontés à la hiérarchie, ils sont sanctionnés, il n’y a aucun doute là-dessus."
Le travail d’un policier est de faire respecter la loi alors on veille à la respecter nous-mêmes.
Didier, policierà franceinfo
Philippe, la quarantaine, est fonctionnaire dans le nord de la France. Mardi, il ne pensait pas que les manifestations pour dénoncer les violences policières réuniraient autant de monde. "Même si certains individus se comportent mal, soupire-t-il, ils ne représentent pas l’ensemble des fonctionnaires de police sur tout le territoire."
Il faut arrêter de stigmatiser et de profiter de la situation qui se passe à l’étranger pour mettre le feu aux poudres sur notre sol.
Philippe, policierà franceinfo
"On est prêts au sacrifice ultime pour protéger nos concitoyens et derrière, notre image est ternie, salie", indique-t-il, amer. Une image ternie que Christophe Castaner tente de nuancer. Le ministre de l’Intérieur assure que les relations entre police et population ne sont pas si tendus et que la réalité, affirme t-il, ne se fait pas sur les réseaux sociaux.
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