Rassemblement de policiers à Paris : pour Eric Dupond-Moretti, il ne faut pas "opposer justice et police"

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Manifestation de policiers : Mélenchon dénonce un caractère "factieux"

"Policiers et magistrats sont dans la même barque", a insisté le garde des Sceaux  dans l'hémicycle, mercredi. 

Ce qu'il faut savoir

Deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson à Avignon (Vaucluse), les syndicats policiers se sont rassemblés devant l'Assemblée nationale, mercredi 19 mai, pour réclamer plus de sévérité pour les "agresseurs des forces de l'ordre""Le problème de la police, c'est la justice !", a ainsi tonné le secrétaire général du syndicat Alliance, Fabien Vanhemelryck, lors de cette manifestation. Dans l'hémicycle, Eric Dupond-Moretti a appelé à ne pas "opposer la justice et la police". "Policiers et magistrats sont dans la même barque", a insisté le garde des Sceaux. Le candidat "insoumis" à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part dénoncé une "manifestation à caractère ostensiblement factieux", y voyant une mise en cause de "l'institution judiciaire"

Le Syndicat de la magistrature s'indigne. Face à la présence de nombreux responsables politiques, le syndicat de magistrats, classé à gauche, a déclaré, mercredi dans un communiqué, s'inquiéter de voir la police devenir "une puissance autonome (...) dictant à l'exécutif la définition de la politique pénale, au Parlement le contenu des lois et revendiquant une indispensable impunité pour elle-même".

Environ 35 000 manifestants recensés. Les syndicats, qui avaient appelé les "citoyens" à venir les "soutenir", espéraient une mobilisation de 30 000 personnes et "sans récupération politique". Selon les organisateurs, environ 35 000 personnes ont pris part à l'événement. Au micro, les leaders syndicaux ont rendu hommage à Eric Masson, dénoncé le fonctionnement du système judiciaire trop laxiste selon eux, et critiqué le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. Le rassemblement s'est conclu sur une Marseillaise.

Des élus présents au rassemblement.  Plusieurs responsables politiques étaient présents, dont le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a été accueilli par quelques sifflets à son arrivée. Du Parti communiste au Rassemblement national, mais à l'exception de La France insoumise, de nombreux partis étaient représentés par des élus qui ont assisté à la manifestation. 

Les gages de Jean Caxtex. Depuis le drame d'Avignon, le gouvernement a déjà donné des gages aux syndicats, reçus le 10 mai à Matignon. Le Premier ministre, Jean Castex, s'est notamment engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme, et à limiter strictement les possibilités de réduction de peines pour ceux qui s'attaquent aux forces de l'ordre.