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Près d'un homicide sur cinq en France a eu lieu dans les DOM TOM

Le bilan de la délinquance 2016 a été rendu public jeudi par le gouvernement. Il y a un chiffre sur lequel le ministère n'a pas insisté : l'explosion des homicides dans les DOM TOM. 

Article rédigé par Stéphane Pair, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un gendarme en Martinique en 2014 (NICOLAS DERNE / AFP)

Si en métropole, le nombre d’homicides hors attentats est plutôt stable, avec près de 800 faits, il explose dans les départements et territoires d’Outre-mer. L’an dernier, 205 personnes ont perdu la vie dans des homicides en Outre-mer. C’est près d’un cinquième de l’ensemble des homicides en France.

Des statistiques passées sous silence 

C’est certainement le plus mauvais chiffre de ce bilan 2016 de la délinquance, livré par le ministère de l'Intérieur. Celui qui embarrasse place Beauvau, celui qu’on tente un peu de dissimuler. 

Jeudi 19 janvier, lors des voeux de Bruno Le Roux à la presse, le ministre a fait une très courte allusion à ces 205 homicides dans les DOM TOM qu’il juge "inacceptables". Cependant, dans le bilan sur l’insécurité et la délinquance, il n'existe aucune trace ni explication sur ce chiffre inquiétant. Aucun tweet n'a tété fait, non plus, sur le compte du ministère de l’Intérieur, qui a pourtant communiqué tous les autres chiffres-clé du rapport durant l’intervention de Bruno Le Roux.

Les homicides explosent dans les DOM TOM

205 faits contre 148 l’an dernier recensés dans les départements et territoires d’outre-mer, c’est 40% d’augmentation sur un an. La palme revenant à la Guyane, suivie de la Guadeloupe et de la Martinique. Un homicide sur cinq commis en France s’est déroulé en Outre-mer, parmi lesquels on dénombre les violences familiales, les réglements de comptes ou le trafic de stupéfiant. Des faits très rarement relatés en métropole.

D'autant qu'il n’y a pas que les homicides qui sont concernés. L’an dernier, les vols avec armes ont été sept fois plus fréquents en Outre-mer qu'en métropole.

Malgré des moyens matériels et humains annoncés l’an dernier pour renforcer policiers et gendarmes, malgré les campagnes incitant à déposer les armes clandestines dans plusieurs départements d’Outre-mer, l’Etat peine à endiguer la violence dans ces départements.

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