Reportage "Ça n'a fait que se dégrader" : à Marseille, des professeurs font valoir leur droit de retrait après la découverte d'impacts de plombs au sein d'un collège

La quarantaine de professeurs et de personnels d'un collège du 13e arrondissement de Marseille, situé en réseau d'éducation prioritaire, a fait valoir leur droit de retrait depuis mardi. Ils dénoncent un "environnement de travail insécuritaire" qui ne fait "que se dégrader".
Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le collège Stéphane-Mallarmé, dans le 13ᵉ arrondissement, où ont été retrouvées des dizaines d'impacts de balles. (CAPTURE D'ÉCRAN / GOOGLE STREET VIEW)

Il n'y a pas de cours depuis mardi 24 septembre pour les un peu plus de 400 élèves du collège Stéphane-Mallarmé dans le 13e arrondissement de Marseille. La quarantaine de professeurs et de personnels de l’établissement fait valoir leur droit de retrait. L'établissement, en réseau d’éducation prioritaire (REP), se trouve au cœur de la cité Le Clos La Rose, tout près d’un point de deal.

Plus de 80 impacts de plombs ont été constatés, raconte une professeure du collège, qui préfère rester anonyme, par peur des représailles. "Ils sont sur les fenêtres, sur la façade et sur la piste d'athlétisme qui est à l'intérieur du collège", décrit-elle. Des tirs que l’on ne peut pas, à ce stade, relier directement au trafic de stupéfiants, indique une source policière. La cité du Clos La Rose n’abrite pas le plus gros point deal de Marseille, mais fait l’objet d’interventions régulières des forces de l’ordre, précise cette même source.

Un des impacts de plomb retrouvé au collège Mallarmé, dans le 13e arrondissement de Marseille. (MATHILDE VINCENEUX / RADIO FRANCE)

Des tags et un incendie depuis la rentrée

Les professeurs disent se sentir en danger. Et ce n’est pas la première fois que des traces de violences sont visibles sur l’établissement. "On avait déjà signalé l'environnement de travail insécuritaire depuis un bon moment et ça n'a fait que se dégrader. Et ça depuis presque un an maintenant", témoigne la professeure. "En début de rentrée, on a vu un feu sur le mur de l'établissement, un tag aussi", précise un autre enseignant. Un tag pour indiquer la présence d’un point de deal, qui a été recouvert depuis, mais la chaise vide d’un guetteur est encore là, à quelques mètres du mur d’enceinte.

Les professeurs attendent des réponses de la part de leur direction académique. De son côté, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône indique que la police est sur place et restera tant qu’il le faudra.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.