Siné relaxé par le tribunal correctionnel de Lyon

Une simple provocation. Le tribunal a considéré que le dessinateur "s'est autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique". Le président du tribunal correctionnel de Lyon, Fernand Schir, a précisé que Siné "ne creuse pas le préjugé antisémitisme" .

Ancienne figure du journal satirique Charlie Hebdo (dont il avait été licencié, à cause de ce même dessin), Maurice Sinet, alias Siné, 80 ans, présent au jugement, s'est déclaré "soulagé", répétant qu'il ne s'était jamais senti coupable.

La chronique dessinée controversée sur Jean Sarkozy avait été publiée le 2 juillet 2008 dans Charlie Hebdo. Siné avait aussitôt été attaqué par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Dès le début de son procès, le 27 janvier dernier, le dessinateur s'était défendu d'être antisémite en expliquant qu'il critiquait "l'arrivisme" du fils du président de la République.

"Charlie Hebdo est un journal satirique, on est sur le terrain de la provocation", avait déclaré le 28 janvier le procureur Bernard Reynaud dans son réquisitoire, à l'issue duquel il avait demandé la relaxe. "On n'est plus dans la provocation mais dans la transgression de la loi", avait pour sa part rétorqué l'avocat de la Licra, Me Alain Jakubowicz.