Suicide d'un éboueur près de Caen après son licenciement : sa famille envisage de porter plainte, les syndicats saisissent l'inspection du travail
L'homme de 46 ans s'est donné la mort vendredi 5 juin. Il avait reçu sa lettre de licenciement la veille.
"En 26 ans de carrière, il a été mis à pied une fois pour un changement de nom sur un planning", témoigne Yannick Martin, délégué CGT à la Collecte valorisation énergie déchets (COVED), où travaillait leur collègue qui s'est suicidé vendredi 5 juin. Cet éboueur avait reçu sa lettre de licenciement la veille. Les syndicats dénoncent un management expéditif et de mauvaises conditions sociales, ils ont saisi l'inspection du travail, rapporte France Bleu Normandie. La famille de la victime envisage de porter plainte.
"Avec son collègue, ils ont accepté deux bières offertes par un client", lors d'une tournée au Fresne-Camilly, près de Caen, explique Ahmed Benani, élu CFDT au CSE de la COVED. Le salarié qui s'est suicidé présentait un taux d'alcoolémie de 0,19 g par litre de sang. Les deux ont ensuite été convoqués à un entretien préalable et ont été licenciés.
Il a reçu sa lettre de licenciement le jeudi, le vendredi matin, il a revêtu sa tenue de travail et s'est donné la mort dans le garage de ses parents.
Yannick Martin, élu CGT à la COVEDà France Bleu Normandie
"Mes parents sont dévastés", témoigne Pablito Patry, le frère de la victime. Il reconnaît que son frère n'aurait pas dû consommer d'alcool pendant sa tournée. Lui-même éboueur a encore en mémoire les marques de reconnaissance reçues pendant le confinement. "Mon frère a travaillé sans relâche pendant toute cette période, on était les héros du quotidien. Là c'est le monde qui s'écroule".
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