Agression d'un chauffeur de taxi au Mans : le suspect envisageait une prise d'otages dans une synagogue

Le suspect a reconnu s'être rendu le 16 juillet devant une synagogue avec l'intention d'y commettre une prise d'otages, mais une patrouille de gendarmerie qui se trouvait à proximité du lieu l'en a dissuadé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une voiture de la police nationale. Image d'illustration. (LISE DUSSAUT / RADIO FRANCE)

L'homme soupçonné d'avoir agressé un chauffeur de taxi au Mans (Sarthe) dans la nuit du 16 au 17 juillet envisageait une prise d'otages dans une synagogue, a appris vendredi 9 août franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV.

Les enquêteurs ont pu exploiter les téléphones du suspect. Ils sont notamment tombés sur des recherches effectuées par le trentenaire mettant en évidence une fascination pour les terroristes ayant commis des actions violentes en France. Une vidéo a également été retrouvée le mettant en scène alors qu'il se trouvait dans le taxi de la victime, précise cette source à franceinfo.

Une radicalisation en prison au contact d'autres détenus

Lors de ses auditions, le suspect a reconnu s'être rendu le 16 juillet devant une synagogue avec l'intention d'y commettre une prise d'otages, mais une patrouille de gendarmerie qui se trouvait à proximité du lieu l'en a dissuadé. L'individu a aussi confié qu'il avait eu d'autres projets d'attaques en tête comme une prise d'otages dans la société agro-alimentaire Socopa située près de la Ferté-Bernard (Sarthe). Pendant sa garde à vue, il s'est revendiqué comme étant un soldat de l'État islamique. Quant à la vidéo retrouvée dans son téléphone, il a reconnu qu'il s'agissait d'une vidéo d'allégeance à Daech. Par ailleurs, il a assuré s'être radicalisé en prison au contact d'autres détenus radicalisés.

L'homme était sorti du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe le 26 juin où il était détenu depuis près de trois ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun. "Au cours de sa détention, il développait une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente", a précisé le parquet.

Le 16 juillet, muni de deux armes à feu, de munitions, d’un couteau et d’une feuille de boucher, il a appelé un taxi. Sous la menace d’une arme de poing, il a exigé du chauffeur de taxi qu’il se rende dans un endroit isolé de La Ferté-Bernard. Il a alors pris la fuite au volant du véhicule avant de l'abandonner à la Ferté-Bernard. Il a ensuite pris un train en direction des Yvelines, où une amie, avec qui il était en lien depuis plusieurs années et qui semblait partager son idéologie, l'a pris en charge, lui trouvant notamment un logement pour se cacher. C'est dans cet appartement de Poissy (Yvelines) qu'il a été interpellé dans la nuit du 18 au 19 juillet.

L'homme âgé de 30 ans a été mis en examen pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire en relation avec une entreprise terroriste", "tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste", "vol avec arme en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes". Il a été placé en détention provisoire. Trois autres personnes, un autre homme et deux femmes, sont également mises en examen dans ce dossier. L'homme a été placé en détention provisoire, une des deux femmes aussi, l'autre est sous contrôle judiciaire.

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