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Exercices anti-intrusion dans les écoles : "Si l'adulte est posé, il n'y aura pas de traumatisme" (spécialiste)

Les adultes doivent faire preuve de calme et les enseignants bien formés pour préparer les enfants aux risques d'attentats estime Hélène Romano, docteur en psychopathologie. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des mesures pour adapter les établissements scolaires à la menace terroriste ont été présentées ce mercredi par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Parmi ces mesures, des exercices anti-intrusions seront organisés tous les ans de la maternelle au lycée. Hélène Romano, docteur en psychopathologie et spécialiste en psycho-traumatique a estimé ce mercredi sur France info que pendant ces exercices "la réaction des enfants sera très liée à la réaction des adultes".

Si l'adulte est plutôt posé, il y aura certes de l'agitation mais pas de traumatisme

Hélène Romano

Docteur en psychopathologie

La formation des enseignants sera donc primordiale "surtout avec les plus petits" pour "bien expliquer les objectifs" de ces exercices. La spécialiste en psycho-traumatique estime que l'organisation de ces exercices est très importante car elle permet "d'être actif face à un risque".

Hélène Romano considère que les enfants dès l'âge de deux ou trois ans sont capables de comprendre que "ce n'est pas parce qu'il y a des exercices anti-agressions qu'il y a des agressions". De plus, "le mot terroriste peut être utilisé", d'après la spécialiste car les tout petits savent que cela désigne des "gens très très méchants qui donnent la mort". Mettre un nom est "plus simple" car cela "circonscrit les choses". C'est mieux que de laisser dans le flou.

Vivre dans la peur fragilise plus les enfants qu'autre chose

Hélène Romano

Docteur en psychopathologie

Selon la docteur en psychopathologie, "vivre dans la peur fragilise plus les enfants qu'autre chose" car "la vie est faite de souffrance et de drame". Hélène Romano affirme que "faire grandir les enfants en leur disant qu'il y a des méchants qui peuvent venir, c'est leur donner les ressources au niveau individuel et collectif". Ces exercices anti-intrusions existent déjà dans d'autres pays, et avec le recul cela donne des générations "d'enfants très responsables qui connaissent la valeur de la vie et la valeur du groupe" a déclaré Hélène Romano.

Hélène Romano considère que la France est un pays "individualiste" et que "les attentats doivent nous aider à reconstruire une culture de la cohésion du groupe, de la force du groupe pour permettre à la personne, enfant ou adulte, de savoir qu'il a des ressources mais qu'en groupe c'est encore mieux". La docteur en psycho-traumatique estime qu'il faut associer les parents à ces actions de prévention pour qu'ils soient eux aussi "acteur".

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