Attaque à Paris : "Son geste était de vouloir arrêter l'assaillant", soutient l'avocate de Youssef, l'homme arrêté avant d'être mis hors de cause
"Il a été déçu parce qu'il n'y a eu aucune forme de reconnaissance", déplore Lucie Simon, l'avocate de Youssef, interpellé et placé en garde à vue vendredi après l'attaque près des anciens locaux de "Charlie Hebdo", avant d'être relâché.
Après l'attaque dans la rue des anciens locaux de Charlie Hebdo, à Paris, qui a fait deux blessés au sein de l'équipe de l'agence de presse Premières Lignes, vendredi 25 septembre, en plus du principal suspect, un Algérien de 33 ans a été interpellé dans le quartier Richard Lenoir et placé en garde à vue. Il a finalement été relâché dans la soirée de vendredi, après avoir été mis hors de cause. "Il a été déçu parce qu'il n'y a eu aucune forme de reconnaissance", déplore son avocate, Lucie Simon, auprès de franceinfo.
"Il l'a poursuivi jusque dans le métro"
Elle revient sur la chronologie des faits, peu avant midi vendredi. "C'était vraiment un élan spontané et courageux", précise-t-elle. L'homme, qui se prénomme Youssef, travaillait près des lieux où se sont déroulés les faits. "Il l'a poursuivi jusque dans le métro. Il lui a couru après et il lui a dit 'attends-moi, arrête-toi là, qu'est-ce que t'as fait ?'. Jusqu'à ce que l'assaillant le menace avec cette arme et qu'il rentre dans le métro [Richard Lenoir]. À ce moment-là, mon client est remonté, sorti du métro et a parlé à la police très rapidement."
Lucie Simon, comme son client, ne comprend pas l'attitude des officiers de police : "Il a été menotté. On lui a mis un masque occultant", explique-t-elle. Selon elle, les policiers auraient dû prendre "toutes les précautions", car "au moment où ils l'interpellent, ils n'ont vraiment aucun élément pour penser qu'il est potentiellement un suspect."
Les policiers avaient absolument tout à leur disposition pour savoir que c'était un témoin, que c'était quelqu'un qui a essayé d'arrêter l'assaillant.
Lucie Simon, avocate de Youssefà franceinfo
L'avocate précise que Youssef "n'a pas compris ce qu'il se passait" sur le moment et "ne réalise pas trop encore ce qui s'est passé". Il a eu peur que les choses aillent plus loin quand les faits ont été qualifiés de terrorisme. Lui, selon son avocate, n'a rien à voir avec ça, c'est "un jeune homme qui est tout à fait régulier sur le territoire, qui a une carte de résident et qui est en train d'accomplir les démarches pour obtenir la nationalité française."
"Il a été déçu parce qu'il n'y a eu aucune forme de reconnaissance et parce que lorsqu'il est sorti, il a vu tous ces journaux, ces médias qui titraient 'un Algérien de 33 ans suspecté d'avoir voulu commettre un attentat', explique-t-elle, alors que, bien évidemment, son geste était tout le contraire, c'était celui de vouloir arrêter l'assaillant."
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