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Attaque près des anciens locaux de "Charlie Hebdo" : ce que l'on sait du principal suspect

Le jeune homme, âgé de 18 ans, a été interpellé dans le secteur de la Bastille, à Paris, vendredi midi. Il "assume effectivement son acte", "dirigé contre 'Charlie Hebdo'", ont indiqué des sources proches du dossier à franceinfo.  

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers bloquent le périmètre autour de la rue Nicolas-Appert et du boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement de Paris, après une attaque à l'arme blanche qui a fait deux blessés près des anciens locaux de "Charlie Hebdo", le 25 septembre 2020.  (LAURENCE KOURCIA / HANS LUCAS / AFP)

L'enquête se poursuit après l'attaque dans la rue des anciens locaux de Charlie Hebdo, à Paris, qui a fait deux blessés au sein de l'équipe de l'agence de presse Premières Lignes, vendredi 25 septembre. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a été saisi d'une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste", confiée à la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

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Dimanche 27 septembre, six hommes se trouvaient toujours placés en garde à vue. Le premier et principal suspect, interpellé vendredi midi près de l'opéra Bastille à Paris, a reconnu pendant sa garde à vue être à l'origine de l'attaque, a appris franceinfo de sources proches de l'enquête. Il "assume son acte", "qui était dirigé contre Charlie Hebdo", précisent ces sources.  

Pakistanais, il est arrivé en France en 2018

D'après nos informations, le principal suspect de l'attaque dans le 11e arrondissement, Hassan A., est un jeune homme de 18 ans né à Islamabad (Pakistan), en situation régulière sur le territoire français. 

Il est arrivé en France "en août 2018", a précisé dans un communiqué le conseil départemental du Val-d'Oise, où il avait été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) en tant que mineur étranger. "Cet individu, qui revendiquait sa minorité, avait été pris en charge à son arrivée en France", a indiqué le département. 

Le conseil départemental du Val-d'Oise avait alors "contesté sa minorité, mais une décision de justice avait confirmé sa prise en charge jusqu'au 10 août 2020, date de sa majorité et donc depuis laquelle il n'est plus sous la protection de l'aide sociale à l'enfance".

En deux ans, "aucun signe de radicalisation"

"Durant toute sa prise en charge par l'ASE, aucun signe de radicalisation n'avait été observé par les services", a précisé le conseil départemental du Val-d'Oise.

Le suspect "n'était pas connu pour des faits de radicalisation" islamiste, a confirmé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, vendredi sur France 2. Il "n'était pas fiché S" ni inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), a-t-il précisé.

Le jeune homme était néanmoins connu des services de police. Il avait fait l'objet d'un rappel à la loi "il y a un mois" pour port d'arme, "un tournevis manifestement", a relevé le ministre de l'Intérieur sans autres précisions vendredi soir. Selon une source judiciaire à franceinfo, il avait été également interpellé en juin en possession d'un hachoir, lors d'une rixe entre membres de la communauté pakistanaise.

Une vidéo revendiquant son geste

Les enquêteurs s'intéressent à une vidéo de l'assaillant, un élément révélé samedi par l'hebdomadaire Le Point, confirmant le caractère prémédité de l'acte. Dans ce document de deux minutes, qui a circulé dans le week-end sur les réseaux sociaux, l'homme qui se présente comme "Zaheer Hassan Mehmood" revendique son geste à venir, sans faire allégeance à une quelconque organisation, et l'explique par "les caricatures du prophète Mohammed qui ont été faites".

"Aujourd'hui, vendredi 25 septembre, je vais les condamner", ajoute-t-il, revendiquant avoir pour "guide" le mollah Ilyas Qadri, chef de file de Dawat-e-Islami, un groupe religieux apolitique et non-violent d'inspiration soufie, basé au Pakistan.

Plusieurs de ses colocataires interpellés

Des perquisitions, visant deux domiciles présumés du suspect, ont débuté vers 16h30 vendredi à Pantin (Seine-Saint-Denis) et à Cergy (Val-d'Oise). Elles se sont terminées en début de soirée, a appris franceinfo auprès d'une source proche de l'enquête. Cinq hommes ont été placés en garde à vue après la perquisition menée à Pantin, a appris franceinfo de source judiciaire. Il s'agit de colocataires ou d'anciens colocataires d'Hassan A. Trois d'entre eux ont été relâchés dimanche.

Un sixième homme, lui aussi placé en garde à vue, a vécu dans le même hôtel social que le suspect à Cergy, a indiqué une source judiciaire à franceinfo. Rien, lors de ces perquisitions, n'a relié Hassan A. à une organisation islamiste, selon une source proche du dossier à franceinfo. Franceinfo et France Télévisions ont appris samedi après-midi que deux personnes supplémentaires avaient été placées en garde à vue. Il s'agit du frère du suspect, âgé de 16 ans, et d'une personne dans son environnement relationnel.

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