Attentats de Paris : Salah Abdeslam refusera son extradition vers la France
Selon son avocat, le suspect clé des attentats de novembre va contester la procédure d'extradition vers la France.
Il ne veut pas être jugé en France. Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris, refusera son extradition vers la France, a annoncé samedi 19 mars à Bruxelles (Belgique) son avocat Sven Mary. Son client a été inculpé de "meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste", tout comme son complice, "le soi-disant Monir Ahmed Alaaj alias Amine Choukri" arrêté en même temps que lui vendredi.
"Ce que je peux vous dire, c'est qu'il collabore avec la justice belge. Dans une heure, nous serons de retour (devant le juge), dans le cadre du mandat d'arrêt européen, où la France demande son extradition, et d'ores et déjà je peux vous annoncer qu'on refusera son extradition vers la France", a déclaré l'avocat aux journalistes à l'issue d'une audition au siège de la police judiciaire fédérale à Bruxelles.
Abdeslam n'a pas nié être à Paris le 13 novembre
Face au juge, Salah Abdeslam n'a "pas nié être à Paris" le 13 novembre, jour des attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. "Il collabore et donc répond sur certains points aux questions des juges, ce qui fait évidemment davantage avancer l'enquête", a-t-il détaillé.
Selon l'avocat, il n'a pas seulement "décrit que son propre rôle" dans ces attaques. Il a expliqué le refus d'être extradé "dans la mesure où il y a encore une enquête belge qui doit être faite". "Il y a d'abord un dossier en Belgique qui est à gérer et où il doit s'expliquer, et la remise à la France pourra être suspendue en attendant le développement de l'enquête en Belgique", a déclaré Sven Mary.
Une extradition retardée de deux mois
"Il passera mercredi devant la Chambre du conseil (une juridiction belge d'instruction, ndlr) où le mandat d'arrêt belge sera prolongé et l'enquête continuera. En ce qui concerne le mandat d'arrêt européen, puisqu'il y a un refus de remise, il (Salah Abdeslam) devra comparaître dans les quinze jours, à nouveau devant la Chambre du conseil", a-t-il poursuivi.
Ce refus ne devrait pas empêcher son transfert en France. "Ce n'est pas parce qu'il refuse qu'il ne sera pas remis", explique à l'AFP l'avocate française Florence Rouas-Elbazis, "mais cela peut entraîner un délai supplémentaire". "Il faudra attendre 60 jours minimum pour le voir en France", abonde sur France Info Samia Maktouf, avocate de victimes des attentats. Quant à son procès devant une cours d'assises spéciale, "il faudra compter trois à quatre années".
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