Enquête sur les attentats du 13 novembre : outre Salah Abdeslam, que sait-on des suspects arrêtés à Bruxelles ?
Salah Abdeslam, considéré comme le dernier survivant du commando responsable des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, a été arrêté au cours d'une vaste opération de police.
L'opération qui a permis la capture de Salah Abdeslam vendredi 18 mars à débouché sur un total de cinq arrestations. Dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre, les policiers ont mené trois perquisitions, deux à Molenbeek et une dans une autre commune bruxelloise, Jette.
"Salah [Abdeslam] a été intercepté (...) Le soi-disant Mounir Ahmed Alaaj, alias Amine Choukri, a été appréhendé (...)", a détaillé un porte-parole du parquet fédéral belge, Thierry Werts, vendredi. "Trois autres personnes ont été privées de liberté", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse en milieu de soirée.
Francetv info détaille ce que l'on sait de l'implication possible de ces suspects.
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Amine Choukri suspecté d'avoir aidé à préparer les attentats
Le "soi-disant Mounir Ahmed Alaaj, alias Amine Choukri", selon les termes du porte-parole du parquet, a été "légèrement blessé" pendant son arrestation. Arrêté et emmené avec Salah Abdeslam à l'hôpital Saint-Pierre pour y être soigné, il en est sorti samedi matin, toujours en compagnie de Salah Adbeslam, pour être interrogé par les enquêteurs. Comme son complice, il a été inculpé samedi été inculpé pour "meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste".
Cet homme "avait été contrôlé en compagnie de Salah Abdelsam à Ulm en Allemagne, le 3 octobre 2015", soit un peu plus d'un mois avant les attaques de Paris. "Lors de ce contrôle, ces empreintes avaient été relevées et elles l'ont été à nouveau ultérieurement dans la maison utilisée par le groupe terroriste à Auvelais", dans la région de Namur, qui a servi pour préparer les attentats de Paris, a-t-il dit.
Son identité reste par ailleurs teintée de mystère : "Un faux passeport syrien, au nom de Mounir Ahmed Alaaj, ainsi qu'une fausse carte d'identité belge au nom de Amine Choukri, ont été retrouvés lors de l'intervention [de mardi] rue du Dries à Forest", en région bruxelloise, a-t-il souligné. Les perquisitions avaient notamment permis de retrouver les empreintes de Salah Abdeslam sur un verre.
Trois membres d'une famille qui hébergeait Salah Abdeslam, arrêtés
Les trois autres personnes "privées de liberté" sont les occupants de l'appartement, tous membres d'une même famille qui cachait Abdeslam. "Abid A., Sihane A. et Djemila M., [sont] tous membres de la famille qui hébergeait Salah" au 79 de la rue des Quatre-Vents, à Molenbeek, a ainsi indiqué le porte-parole du parquet.
Selon La Dernière Heure, l'un d'eux, arrêté à Jette, serait Abid Aberkan. Il avait notamment été aperçu jeudi aux funérailles de Brahim Abdeslam, frère de Salah et kamikaze du commando dit "des terrasses", lors des attentats du 13 novembre. Il était l'un de ceux qui portaient le cercueil. La Libre Belgique croit savoir que c'est "en le pistant" que les enquêteurs ont retrouvé Salah Abdeslam.
Ces trois personnes "seront aussi entendues par les enquêteurs et le juge décidera de leur maintien éventuel en détention", a encore précisé le porte-parole du parquet. Selon l'avocate d'Abid Aberkan, Nathalie Gallant, son client "n’est pas inculpé pour les 130 assassinats et ce qui s’est passé à Paris. Mais pour avoir fourni une aide à un membre de sa famille quatre mois plus tard."
Mohamed Belkaïd, un suspect tué mardi
L'intervention policière de mardi, rue Dires, à Forest, a donné lieu à plusieurs fusillades, faisant un mort : un Algérien de 35 ans. Identifié comme Mohamed Kelkaïd, cet homme était également connu sous le nom de Samir Bouzid et est présenté comme l'un des logisticiens des attentats de Paris. C'est lui qui aurait reçu un SMS, envoyé depuis un portable retrouvé dans une poubelle devant le Bataclan. Un message reçu à 21h42 qui disait : "On est parti, on commence."
Il aurait également appelé Hasna Ait Boulahcen pour qu'elle contacte son cousin, Abdelhamid Abaaoud, alors caché dans un buisson à Aubervilliers. On lui impute aussi d'avoir transféré 750 euros à la cousine du cerveau présumé des attentats de Paris. Il a en outre été contrôlé aux côtés de Salah Abdeslam dans une voiture en septembre 2015 à la frontière de la Hongrie et de l'Autriche.
A côté de son cadavre ont été découverts "une kalachnikov, ainsi qu'un livre sur le salafisme", un drapeau de l'organisation Etat islamique, "11 chargeurs de kalachnikov et de très nombreuses munitions".
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