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Les médias belges saluent l'arrestation de Salah Abdeslam, mais ne crient pas victoire

L'arrestation du principal suspect des attentats de Paris et de Saint-Denis fait la une de tous les quotidiens. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des journalistes devant le siège de la police fédérale, à Bruxelles, en Belgique, samedi 19 mars 2016.  (JOHN THYS / AFP)

L'Echo, De Tijd, Le Soir, La Libre Belgique... Samedi 19 mars, les quotidiens belges ont tous accordé leur une à l'arrestation de Salah Abdeslam, vendredi, dans le quartier bruxellois de Molenbeek. Une photo, montrant l'interpellation d'un homme au visage dissimulé, présenté comme le suspect dans l'enquête sur les attentats de Paris et de Saint-Denis, s'affiche en première page de la majorité des quotidiens.

Tous se réjouissent de la fin de cette cavale de quatre mois. La trace du Français de 26 ans, né et élevé à Bruxelles, s'était perdue le lendemain de l'attaque, le 14 novembre, à son retour en Belgique. 

Francetv info revient sur les sentiments exprimés samedi matin dans les médias belges.

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La satisfaction partagée 

Dans les quotidiens belges, comme en France, les médias se félicitent de cette "fin de cavale" qui aura duré quatre mois, comme ici, en une de L'avenir.

 

Surtout, les quotidiens saluent la coopération des services de police belges et français. "Ce coup de filet spectaculaire permet aussi à la Belgique de redorer son blason", relève Le Vif. "Un succès d’autant plus retentissant pour les forces de l’ordre belges qu’il a permis de neutraliser Salah Abdeslam vivant et qu’il n’a pas fait de blessés, au moment d’écrire ces lignes, dans les rangs policiers." 

Profitant de ce succès, La Libre Belgique invite "certains commentateurs français (...) à balayer devant leur porte", avant de "taper, une nouvelle fois, sur les services de police et de renseignement belges, qui n’auraient pas les moyens et la culture suffisants pour combattre les djihadistes".

Molenbeek pointé du doigt

Mais cette satisfaction n'empêche pas de questionner le déroulement de l'enquête. Le titre le plus accusateur est signé Le Soir : en titrant, "de Molenbeek à Molenbeek", le quotidien note que "ce retour au bercail témoigne du fait que Salah Abdeslam même aux abois, même avec du sang sur les mains, s’y sentait protégé."

Le suspect s'est en effet caché à "l’endroit qu’il connait le mieux: Bruxelles", relève la Dernière Heure, en dépit de l'important déploiement policier dédié à sa recherche. "Il a profité de protections, d’aide logistique et de coups de main de sa communauté, du moins d’une frange de celle-ci. L’autre étant silencieuse", poursuit le quotidien. Le Vif rappelle pour sa part que "le principal acteur en vie des attentats de Paris a réussi à échapper pendant quatre mois aux forces de police lancées à ses trousses en restant confiné dans la région bruxelloise, vraisemblablement dans des planques à Schaerbeek, à Forest et à Molenbeek." 

Mais d'autres, comme La Capitale, insistent aussi sur le fait que c'est aussi cette "communauté" qui l'a trahi : "Salah Abdeslam balancé aux funérailles de son frère", titre le journal. 

 

Le début d'un long combat contre le terrorisme 

"La bataille continue." Cette phrase s'affiche, en néerlandais, sur la une du quotidien flamand De Tijd. Comme lui, la presse relève en effet que l'arrestation de Salah Abdeslam n'est qu'une étape dans un long processus de lutte contre le terrorisme et la radicalisation des personnes sur le sol belge.

 

Ces évènements sont "la partie immergée de cet iceberg qu’est le radicalisme", écrit le rédacteur en chef de L'Echo. "Celle de ces adolescents, de ces jeunes hommes et femmes qui voient en Salah Abdeslam et ses acolytes les nouveaux 'héros' d’un occident en perdition". 

"Qu'on ne s'y méprenne pas: d'autres cellules sont à l'œvre en Belgique. Elles risquent de faire encore couler le sang", avertit La Libre Belgique.

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