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Téléréalité, prières et sport : à quoi ressemble le quotidien de Salah Abdeslam en prison ?

Le seul membre encore en vie du commando jihadiste des attentats du 13 novembre est filmé 24 heures sur 24. Le "Journal du dimanche" et un député ont pu effetcuer une viste à l'improviste de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis où se trouve Salah Abdeslam.

Article rédigé par franceinfo
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Un portrait de Salah Abdeslam, diffusé le 15 novembre 2015 par la police française. (DSK / POLICE NATIONALE / AFP)

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie du commando jihadiste des attentats du 13 novembre, est un détenu hors-norme. Il est incarcéré depuis le 27 avril à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Le député Les Républicains des Hauts-de-Seine Thierry Solère , accompagné par deux journalistes du Journal du dimanche, a inspecté à l'improviste la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Ils se sont rendus dans le bâtiment où est incarcéré Salah Abdeslam, rapporte l'hebdomadaire dimanche 3 juillet. 

L'élu a écrit au ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, pour lui indiqué qu'il mesure "l'ampleur du dispositif qui entoure la détention de Salah Abdeslam". Toutefois, il a été"étonnéde constater qu'une cellule avait été transformée en salle de sport et encore plus étonné d'apprendre que son usage était exclusivement réservé à cet individu". Thierry Solère demande donc au garde des Sceaux "les raisons et les motivations" de cet aménagement spécifique.

Quatre cellules pour un détenu hors-norme

Une partie du 4e étage, où se situe la cellule de Salah Abdeslam a été vidée. Quatre cellules au total lui sont consacrées. La première qu'il occupe, une deuxième en cas de dégradation de la première, une troisième où a été installé un poste de surveillance vidéo pour un agent qui le surveille et une quatrième transformée en salle de sport, selon le JDD

Surveillé 24 heures sur 24, Abdeslam est filmé grâce à un dispositif sophistiqué. "Il y a une demi-douzaine de caméras, qui, avec une netteté parfaite peuvent zoomer sur ce qu’il lit ou ce qu’il mange", rapporte Thierry Solère. L'homme fait sa promenade, seul, sur le toit de la prison. "Si on le laissait aller dans la cour, sa vie serait en danger. Il y a ici au moins un détenu dont la soeur a été tuée sur les terrasses", explique la directrice de la sécurité de la prison. Son arrivée à Fleury-Mérogis a provoqué du chahut parmi les détenus : "Il y a eu une grande bronca quand il a fait son entrée, un mélange d’applaudissements, surtout de la part des plus jeunes, et aussi un mélange de sifflets. A mon sens, les sifflets l’emportaient sur les applaudissements", raconte au JDD Mario Guzzo, responsable de la sécurité des bâtiments centraux. Selon Mario Guzzo, les autres détenus radicalisés de l'établissement pénitentiaire "ne sont jamais en contact avec Abdelsam"

"Son truc c'est la téléréalité"

Comment le seul survivant du commando du 13 novembre occupe-t-il ses journées ? Il prie et lit le Coran, il passe du temps à se faire à manger (il dispose d'un réchaud et d'un frigo comme les autres détenus), il respecte le ramadan. "Il regarde assez peu l'Euro. En revanche, son truc c'est la téléréalité, il regarde des émissions des heures et des heures... et le matin, il se lève vers 11 heures", témoigne un surveillant. Constatant que le lit était "parfaitement fait", le député Thierry Solère a aussi été impressionné par le caractère méticuleux voire "maniaque" d'Abdeslam : "Il a tout rangé au fur et à mesure, avec des gestes saccadés, rapides. Il s'est lavé les dents à toute vitesse, j'ai eu l'impression de quelqu'un de très tendu", dit l'élu qui dénote une "grande nervosité" chez le détenu. 

Salah Abdeslam est très agacé par les caméras de vidéosurveillance. Il a également eu une altercation avec un surveillant : "Il est très pudique. Quand il a voulu s'opposer à une fouille corporelle, le ton est monté", explique un surveillant. " A son arrivée, il était poli. Maintenant il ne parle plus", précise Mario Guzzo. Même lorsqu'il est aux toilettes ou lorsqu'il se douche, Abdeslam est filmé (au niveau du buste). "On le surveille pour intervenir rapidement s’il voulait se tuer. On lui interdit l’unique liberté qu’il pourrait avoir, celle de se supprimer", explique le responsable de la sécurité des bâtiments centraux. Le but : tout faire pour qu'un procès des attentats du 13 novembre puisse se tenir. 

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