Attentats de Paris : Salah Abdeslam, le fugitif qui ne s'est pas fait exploser
Agé de 26 ans, il est soupçonné d'être l'organisateur des attentats de vendredi.
C'est le premier visage connu des terroristes du 13 novembre. Dans les heures qui ont suivi les attaques, Salah Abdeslam a fait l'objet d'un avis de recherche et d'un appel à témoins. "Signalement : 1,75 m, yeux marron (…) individu dangereux", indique sa fiche de police. Ce Français de 26 ans est le huitième homme des commandos du 13 novembre. Le seul qui n'est pas mort pendant les attaques, le seul en fuite.
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Quatre jours après les attentats perpétrés dans la capitale, les enquêteurs se demandent toujours pourquoi Salah Abdeslam ne s'est pas fait exploser : dysfonctionnement technique de son gilet ? Peur de mourir ? Ce n'est pas sa famille, originaire du Maroc, qui apportera une réponse. Son frère Brahim, avec lequel il a attaqué plusieurs bars de l'est parisien, s'est fait exploser dans un troquet, boulevard Voltaire. Son autre frère, Mohamed, assure ignorer totalement où il se trouve. "C'est un garçon tout à fait normal", a-t-il assuré lundi, après avoir été relâché par la police belge.
"Le plus intégré des frères"
Un avis partagé par les habitants de Molenbeek, le quartier où la famille vit à Bruxelles (Belgique). "C'était le plus intégré des frères, toujours à dire bonjour et à prendre des nouvelles", assure au Parisien Alain, un voisin. "On passait du temps au café, on regardait la Ligue des champions. Son truc, c’était le foot ! Il vivait sa petite vie comme tous les jeunes… Il était tranquille" , raconte à La Dernière Heure un de ses amis.
Dans ce quartier surnommé "le Belgistan", en raison de nombreux départs d'habitants vers la Syrie, Salah Abdeslam n'était donc pas dans le viseur des autorités locales. "Il n’était pas suivi par nos services", explique à La Dernière Heure Olivier Vanderhaegen, le fonctionnaire de prévention de la commune, chargé de détecter et empêcher les éventuels départs vers les zones de conflit au Proche-Orient.
Un parcours professionnel chaotique
Son parcours professionnel est plus décousu. A partir de 2009, le jeune homme travaille à la Stib, la société des transports bruxelloise, comme technicien de maintenance. "Multipliant les absences longues et injustifiées, il est licencié au bout de 18 mois", écrit La Dernière Heure. Salah Abdeslam recherche alors un emploi. En vain.
Inconnu en France, il se fait en revanche remarquer par les services de police belges. Il est incarcéré pour des braquages, selon le parquet fédéral de Belgique, contacté par francetv info. Dans ce dossier apparaît d'ailleurs le nom d'Abdelhamid Abaaoud, membre éminent du groupe Etat islamique, aujourd'hui soupçonné d'être le commanditaire des attentats de Paris.
Le logisticien des attaques ?
Ce lien privilégié avec Abdelhamid Abaaoud n'est qu'un indice supplémentaire du rôle prépondérant joué par Salah Abdeslam dans les attaques de vendredi. Il a loué l'une des deux voitures utilisées par les terroristes, et retrouvées près du Bataclan et à Montreuil. Selon les informations de France 2, Salah Abdeslam était l'un des occupants de la Seat noire qui a attaqué plusieurs bars.
Samedi matin, il a été contrôlé à Cambrai (Nord) à bord d'une Golf. Parce que son nom n'était pas encore apparu dans l'enquête, il a pu échapper aux forces de l'ordre. Il est aujourd'hui l'homme le plus recherché d'Europe. Il avait déjà été repéré début septembre en Autriche, alors qu'il venait d'Allemagne, a indiqué mardi 17 novembre le ministère autrichien de l'Intérieur. "Il était accompagné de deux hommes dont les noms ne sont pas encore apparus dans l'enquête sur les attentats terroristes".
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