Cet article date de plus de huit ans.

Ce que l'on sait de la menace terroriste qui plane sur Bruxelles

Quadrillée par les forces de l'ordre, la capitale belge vit sous la menace "imminente" d'un attentat. Des terroristes armés sont recherchés.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des militaires postés devant le cabinet du Premier ministre belge à Bruxelles (Belgique), le 22 novembre 2015. (NICOLAS MAETERLINCK / BELGA MAG / AFP)

Bruxelles ressemble à une ville fantôme. Pour le troisième jour consécutif, lundi 23 novembre, la ville reste en état d'alerte maximale. Les stations de métro et les écoles sont fermées, alors que militaires et forces de l'ordre sont massivement déployés dans la capitale belge, qui reste en proie à l'inquiétude. 

>> Suivez notre direct sur la situation à Bruxelles

Les autorités sont à la recherche de "plusieurs suspects" qui feraient planer une menace d'attentat "imminente", "avec armes et explosifs", comparable aux attaques de Paris du 13 novembre. Pour l'instant, 16 personnes ont été interpellées, mais le suspect-clé, Salah Abdeslam, est toujours en fuite.

Des mesures de sécurité inédites

La ville de Bruxelles (1,2 million d'habitants) est placée en état d'alerte maximale (niveau 4) depuis samedi. Le gouvernement demande à la population d'éviter les lieux fréquentés. Métros, écoles, crèches, universités et grandes écoles sont fermés. Le reste du pays est en alerte de niveau 3.  Du jamais vu en Belgique.

"La menace est considérée comme sérieuse et imminente. Tout est mis en œuvre pour retourner à une situation normale, assumer nos responsabilités", a assuré le chef du gouvernement belge, Charles Michel. Une nouvelle évaluation sécuritaire de la situation sera réalisée lundi dans l'après-midi.

"Ce que nous redoutons, ce sont des attaques similaires à Paris, avec plusieurs individus, des offensives à plusieurs endroits" avec pour cibles potentielles "des endroits très fréquentés", a déclaré le Premier ministre belge.

La police a appelé directement journalistes et internautes à rester prudents et à ne donner aucun détails sur les lieux des opérations et sur les moyens engagés.

Une consigne très bien respectée puisqu'histoire de noyer les éventuels messages qui donneraient des informations sur les actions en cours, les internautes ont tweeté massivement dimanche soir... des photos de chats avec le hashtag #BrusselsLockDown

Dix-neuf perquisitions, 16 personnes arrêtées

Dans un Bruxelles barricadé et quasiment à l'arrêt, la police a procédé à 19 perquisitions. "Ni arme, ni explosifs n'ont été découverts", mais les forces de l'ordre ont arrêté 16 personnes, dont le sort doit être connu lundi.

Parmi elles, lors d'une descente dans un snack-bar de Molenbeek-Saint-Jean, un individu a été blessé par des policiers qui ont tiré lorsqu'il a dirigé sa voiture dans leur direction, selon le parquet. L'homme a été arrêté mais il est impossible à ce stade de dire s'il y a un lien entre cet incident et l'enquête antiterroriste en cours.

En milieu de nuit, les communes de Molenbeek et Schaerbeek, où se sont notamment déroulées les opérations, avaient retrouvé leur calme, selon des journalistes de l'AFP.

Plusieurs personnes encore recherchées

Le nombre de personnes recherchées varie selon les sources. Selon Bernard Clerfayt, maire de Schaerbeek, l'une des communes de Bruxelles, il y aurait actuellement "deux terroristes" dans la région prêts à commettre des attentats. 

De son côté, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, était interrogé à la télévision sur le fait de savoir si l'opération de grande envergure menée ce week-end était uniquement liée à la possible présence de Salah Abdeslam, l'un des auteurs présumés des attentats de Paris. "Malheureusement non, a-t-il répondu. Il s'agit de plusieurs suspects, c'est pourquoi nous avons mis en place une telle concentration de moyens."

Salah Abdeslam toujours en fuite

Le suspect-clé de l'enquête sur les attentats du 13 novembre, Salah Abdeslam est toujours en fuite. Ce Français vivant en Belgique aurait quitté, dès le 14 novembre, la région parisienne pour la Belgique, exfiltré par deux hommes depuis inculpés par la justice belge, Hamza Hattou et Mohamed Hamri. Selon l'avocate de l'un d'eux, durant le trajet, Salah Abdeslam semblait "extrêmement énervé" et "peut-être prêt à se faire sauter".

Selon le JDD, l'un des hommes arrêtés aurait affirmé aux enquêteurs avoir déposé Salah Abdeslam près du stade Baudoin, dans le nord de la capitale belge. L'autre aurait confié l'avoir conduit à Molenbeek.

Le frère de Salah Abdeslam, Mohamed, a fait part, à la RTBF, de sa "conviction" qu'"en dernière minute", Salah a "décidé de ne pas aller au bout de ce qu'il souhaitait faire. Il pourrait, en effet, avoir renoncé à se faire exploser à l'issue des attaques de Paris.

Vendredi, un autre suspect, arrêté en Belgique, a été inculpé pour terrorisme. Selon le JDD, il aurait lui aussi aidé Salah Abdeslam dans sa cavale. Du sang et des armes auraient été retrouvés dans son véhicule. Lors de son audition, il aurait reçu un SMS mystérieux : "Le juif n'est pas là."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.