Pour avoir qualifié les terroristes du 13 novembre de "courageux", l'ancien membre d'Action directe Jean-Marc Rouillan est condamné à 8 mois de prison
A l'audience, en juin, il a indiqué qu'il regrettait l'emploi du terme "courageux", expliquant qu'il aurait dû lui préférer "déterminé".
A 63 ans, le dernier membre du noyau dur d'Action directe à avoir recouvré la liberté en mai 2012, après 24 ans de prison, pourrait y retourner. Mercredi 7 septembre, Jean-Marc Rouillan a été condamné à huit mois de prison pour apologie du terrorisme. Le 23 février, lors de l'enregistrement de l'émission "La Grande Tchatche" à la rédaction du mensuel satirique marseillais Le Ravi, diffusée sur les ondes de "Radio grenouille", Jean-Marc Rouillan avait qualifié les jihadistes qui ont frappé la France en novembre 2015 de "très courageux".
"Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait", avait-il déclaré lors de l'émission. "Ils se sont battus courageusement: ils se battent dans les rues de Paris [alors qu'ils] savent qu'il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d'eux".
Il condamne "bien sûr" les attentats
A l'audience le 24 juin devant le tribunal correctionnel de Paris, il avait expliqué qu'il aurait dû employer le mot "déterminés". Lâche / courageux, selon lui, il s'agit d'une "terminologie neutre et technique", s'était-il défendu, condamnant "bien sûr" les attentats.
Face à ses juges, il a expliqué avoir été "maladroit", dans cette interview, il n'y a "pas un brin de bout de phrase dite en français".
Lors de l'entretien, Jean-Marc Rouillan critiquait aussi l'idéologie "mortifère" des partisans de l'organisation jihadiste État islamique (EI), qui a revendiqué les attaques. "D'un point de vue de l'islam, ils sont impies", argumentait-il.
Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour les assassinats terroristes de l'ingénieur général de l'armement René Audran et du PDG de Renault Georges Besse, il avait été réincarcéré après une interview dans L'Express en 2007, où il déclarait qu'il ne "crachait" pas sur tout ce qu'il avait fait, violant ainsi l'interdiction qui lui est faite de s'exprimer publiquement sur des faits pour lesquels il avait été condamné.
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