Attentats du 13-Novembre : certaines victimes "ne pensaient pas mériter une indemnisation", explique le président d'une association
Une cinquantaine de victimes des attentats du 13 novembre 2015 ont déposé une demande d'indemnisation cette année, explique sur franceinfo le président d'une association, et père d'un jeune homme tué au Bataclan.
Certaines victimes des attentats du 13 novembre 2015 "ne pensaient pas mériter une indemnisation", parce qu'elles "ne se pensaient pas aussi profondément traumatisées", affirme sur franceinfo Philippe Duperron, président de l’association 13-Onze-15 Fraternité et Vérité et père d'un jeune homme tué au Bataclan. Le Fonds d'indemnisation des victimes doit faire le point sur les procédures en cours, mardi 5 novembre. Sur les 2 600 victimes ayant déjà saisi ce Fonds, une cinquantaine de victimes ont fait des demandes d'indemnisation cette année.
franceinfo : Est-ce que vous accueillez, dans votre association, des victimes qui se sont fait connaître trois ou quatre ans après les attentats ?
Philippe Duperron : Non, nous n'avons pas accueilli de nouvelles victimes récemment, qui se soient fait connaître longtemps après les attentats. Mais certains pensaient ne pas mériter une indemnisation, parce qu'ils ne se considéraient pas aussi profondément traumatisés. Et il y a des parents endeuillés qui ont, dans un premier temps, considéré que la douleur était trop vive pour traiter ce dossier-là. Ils peuvent donc agir que maintenant.
Est-ce que vous estimez que les victimes ont été traitées, depuis quatre ans, avec suffisamment d'humanité par le Fonds d'indemnisation ?
Il y a eu un turn-over important au Fonds de garantie, qui a recruté un nombre important de collaborateurs, au début. Il est clair que le Fonds fait le maximum, mais nous avons encore reçu des lettres qui paraissaient très techniques, très froides, qui semblent manquer d'empathie. Ce sont des courriers très administratifs.
Les juges ont bouclé leur instruction sur les attentats. Le procès aura sans doute lieu en 2021, avec à la barre, plusieurs personnes dont Salah Abdeslam, le seul membre des commandos encore en vie. Qu'attendez-vous de lui ?
Il a montré, il y a deux ans au procès de Bruxelles, que sa réaction était de se murer dans le silence. On n'attend guère plus de sa part, il pourrait même refuser de se rendre au procès.
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