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Une fausse victime du Bataclan comparaît devant la justice pour tentative d'escroquerie

Le jeune homme de 29 ans prétendait avoir été victime de l'attaque terroriste du 13 novembre au Bataclan. Il se trouvait en fait à une trentaine de kilomètres de la salle de spectacle.

Article rédigé par Delphine Gotchaux, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Cédric Rey était en fait dans les Yvelines au moment des attentats de Paris, à 30 km du Bataclan (ici, la façade de la salle de spectacle, le 28 octobre 2016, après sa rénovation). (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Il avait fait le tour des médias pour raconter sa soirée du 13 novembre 2015 au Bataclan et risque aujourd’hui cinq ans de prison : un jeune homme de 29 ans comparaît vendredi 1er décembre dans l'après-midi devant le tribunal correctionnel de Versailles pour "tentative d'escroquerie" au préjudice du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, le FGTI.

Sur son bras, le visage de Marianne avec une larme

Car Cédric Rey, ambulancier, pompier volontaire, n'a jamais été au Bataclan ce soir-là. Le jeune homme avait raconté sa nuit d'épouvante, son traumatisme, sa reconstruction à plusieurs journalistes. Montré son tatouage sur le bras, le visage de Marianne avec une larme, et cette inscription en dessous : Paris 13.11.15. Et répété à l'envi son histoire, ce moment, attablé à la terrasse de la salle de concert avec des amis, lorsque la fusillade éclate, une femme enceinte qui, disait-il, avait "pris les balles à sa place".

Le jeune homme était en fait dans les Yvelines

Un récit mensonger de bout en bout : Cédric Rey était en fait dans les Yvelines au moment des attentats de Paris, à 30 km du Bataclan. Jérôme Bertin, responsable de la fédération France Victimes, l'a rencontré à plusieurs reprises, pour tenter de faire avancer son dossier auprès du fonds de garantie, avant de découvrir l'ampleur de son affabulation. "Il suffit d’un fraudeur pour que le discrédit soit jeté sur l’ensemble des vraies victimes et que les contrôles soient durcis", déplore Jérôme Bertin.

Cela cause aujourd’hui des dégâts considérables sur les vraies victimes qui se voient obligées d’apporter tout un tas de justificatifs, au-delà également du sentiment de trahison que celles qui l’ont côtoyé ressentent.

Jérôme Bertin, fédération France Victimes

franceinfo

Lors de l'audience de comparution immédiate il y a un mois, qui avait été renvoyé dans l'attente d'expertises psychiatriques et psychologiques, Cédric Rey avait reconnu les faits, disant à la barre "se dégoûter lui-même".

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