: Vidéo 13-Novembre : Marqué à vie et survivant du Bataclan, le témoignage bouleversant de David
Le 13 novembre 2015, David faisait partie des otages du Bataclan. Marqué à vie, il raconte.
Le 13 novembre 2015, David Fritz Goeppinger fait partie des otages du Bataclan… "Pour nous, la vie s'arrête à ce moment-là, on est vraiment un objet, on est réduit à notre plus simple personne : des êtres humains, et on sait qu'à l'extérieur il y a bien des tas de choses qui se passent, que la vie continue, qu'il y a une espèce de train qui ne s'arrêtera pas, qui est en train de tourner à l'extérieur", raconte David. Peu après minuit, l'assaut au Bataclan est donné par la BRI. "Et on retombe sur un autre policier en haut des escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, donc on le suit, il nous dit de venir, etc., et on tombe sur un dernier opérateur qui est au niveau du bar et je me souviens de descendre les escaliers et de voir deux femmes qui s'enlacent et mon esprit refuse de comprendre et je me dis : "Putain, elles dorment !" Et en fait, elles dorment les yeux ouverts, donc elles sont mortes quoi", se souvient-il.
"Un second traumatisme dans le traumatisme"
Lorsque David a traversé la salle, il y a une image qui ne l'a plus jamais quitté. "Je lève les yeux et en fait, il y a cette espèce d'amoncellement de cadavres où, en fait, moi je vois ça et je tombe dans les pommes, quoi, parce que j'en suis... C'est comme s'il y avait eu un second traumatisme dans le traumatisme", lance David. Les semaines qui ont suivi, David raconte avoir été incapable de retourner dans un lieu festif. "Pour moi déjà rien que réécouter du rock, ça a été une épreuve absolue", dit-il.
En février 2016, pour tenter de se reconstruire, David décide d'aller au Chili, son pays natal. "J'arrive dans le parc national de la Torres del Paine qui sont en fait en Patagonie chilienne et je me retrouve au milieu de nulle part, tout seul et bien sûr que l'énorme boulet de souffrance et de douleur qui me suit, bah là il me rattrape à 100 % et il me heurte complètement", confie-t-il. Parallèlement, David avait noué un lien très fort avec Doris, qu'il considère comme son "roc". Lors de ce voyage, son absence se fait particulièrement ressentir. "Je l'appelle mais en même temps, ça ne capte pas, on a du mal à se parler, je n'ai pas Internet, enfin c'est la cata et en même temps, ça me permet de me purger et quand j'arrive en France, je sais que je suis peut-être prêt à reprendre quelque chose. Et ce quelque chose, c'est mon quotidien", raconte David.
David Fritz a raconté son histoire dans son livre "Un jour dans notre vie".
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