Assassinat de Samuel Paty : "C'est l'étape d'après" du procès "qui se profile", réagit l'avocate de la famille du professeur
"C'est l'étape d'après", celle du procès "qui se profile", note mardi 16 mai sur franceinfo Me Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty. 14 personnes sont renvoyées en procès dans cette affaire, huit majeurs devant une cour d'assises spéciale pour complicité d'assassinat terroriste ou association de malfaiteurs terroriste et six adolescents pour des délits, devant le tribunal pour enfants.
"C'est véritablement une attente de la famille"
Cette décision ouvre la voie à un procès, "avec des explications qui sont attendues, un décryptage, des réponses, du concret", explique Virginie Le Roy. "Nous avons tous encore à l'esprit le choc que ça a été d'avoir un professeur décapité dans la rue ... Mais quand c'est un membre de votre famille, un être cher, imaginez le séisme que c'est. C'est encore très présent aujourd'hui, l'attente est intense", souligne l'avocate.
Pour Virginie Le Roy, "la part des choses a été faite entre les implications des uns et des autres (...) les mineurs ont un traitement particulier, ce qui est normal compte tenu de leur jeune âge". Mais l'avocate pointe "un dossier complexe" avec "des responsabilités qui s'additionnent et qui ont évolué de manière différente".
"Il y a déjà cet appel à la sanction qui part sur les réseaux sociaux, qui est extrêmement instrumentalisé, violent et très efficace", explique-t-elle. "Il y aussi la participation des collégiens à leur niveau et ensuite la participation de tout un volet de personnes connues des services pour leurs opinions et leurs actions. Moi, c'est ça qui m'intéresse, c'est la réponse que l'on va pouvoir apporter vis-à-vis de ces personnes qui représentent un réel danger."
Des données inexploitables
L'avocate regrette par ailleurs la suppression d'un certain nombre de données des mis en cause : "On sait que l'engrenage qui a conduit à l'assassinat de Samuel Paty s'est passé en grande partie sur les réseaux sociaux. C'est tout un matériel probatoire qui n'est pas exploitable et qui aurait peut-être pu permettre d'aller plus loin dans l'analyse de ce qu'il s'est passé et aussi dans les qualifications pénales."
Les magistrats demandent que l'infraction la plus grave, complicité d'assassinat terroriste, soit retenue pour deux amis de l'assaillant. Le 16 octobre 2020, le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, âgé de 47 ans, avait été poignardé, puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, tué peu après par la police. L'homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".
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