Assassinat de Samuel Paty : sa sœur saisit le tribunal administratif de Nice pour que la responsabilité de l'État soit reconnue

Selon l'avocate de la sœur de l'enseignant assassiné en 2020, l'un des objectifs est que "l’État en tire les leçons" afin de mieux protéger le corps enseignant.
Article rédigé par franceinfo
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Mickaëlle Paty, le 8 décembre 2023 au procès de six adolescents jugés devant le tribunal pour mineurs de Paris pour leur implication dansl'assassinat par un terroriste de son frère Samuel, professeur de français. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

"Mickaëlle Paty a saisi le tribunal administratif de Nice", écrit son avocate dans un communiqué de presse qu'a pu consulter franceinfo mercredi 10 juillet. La sœur de Samuel Paty, assassiné par un terroriste en octobre 2020 dans les Yvelines, souhaite que la responsabilité de l'État soit reconnue dans cet assassinat.

"Le recours est déposé pour que soit reconnue la part de responsabilité de l’État qui n’a ni soutenu ni protégé Samuel Paty afin d’éviter que les menaces de mort contre lui soient mises à exécution", écrit Carine Chaix, l'avocate de Mickaëlle Paty. "Au fond, ce recours est déposé à la fois pour que justice soit faite pour Samuel Paty et sa famille et, d’autre part, pour que l’État en tire les leçons afin de mieux soutenir le corps enseignant et mieux prévenir les violences au sein des établissements scolaires", ajoute l'avocate.

Un courrier resté sans réponse

Mickaëlle Paty dépose ce recours car elle n'a pas eu de réponse de la part de Matignon, du ministère de l'Intérieur et du ministère de l'Éducation nationale au courrier qu'elle leur avait adressé en mars dernier. "Aucune réponse n'est parvenue dans le délai [légal] de deux mois, faisant ainsi naître une décision implicite de rejet", indique l'avocate dans son communiqué.

Dans le courrier adressé à l'exécutif, la sœur du professeur assassiné avait dénoncé les nombreuses "fautes commises par l'administration". D'abord l'inaction du collège et du rectorat après le mensonge d'une élève. Une collégienne de 13 ans avait accusé Samuel Paty d'avoir fait sortir les musulmans du cours pour projeter les caricatures de Charlie Hebdo"Or, elle était absente ce jour-là et le collège l'a appris par la suite" sans faire aucun démenti public, rappelle Carine Chaix. Le rectorat a ensuite sous-estimé la gravité des menaces de mort pesant sur Samuel Paty. "Au lieu de cela, ils ont envoyé un référent laïcité chargé de lui rappeler les règles et lui faire la leçon", rappelle l'avocate. 

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