"Ce n'est pas dans son langage habituel" : les propos de Jean-Luc Mélenchon après l'assassinat de Samuel Paty sèment le trouble chez les Insoumis
Jean-Luc Mélenchon a évoqué "un problème avec la communauté tchétchène en France" après l’assassinat de Samuel Paty. Des propos que l’intéressé regrette, affirment les députés Insoumis. Néanmoins, cette intervention a créé un malaise dans les rangs.
Malaise au sein de La France insoumise. Après l'assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Jean-Luc Mélenchon a pointé du doigt la communauté tchétchène, dimanche 18 octobre sur le plateau de LCI. Le chef de file des Insoumis à l'Assemblée nationale a affirmé qu'il y a "un problème avec la communauté tchétchène en France".
➡ Sur l'attentat dans les #Yvelines
— LCI (@LCI) October 18, 2020
@JLMelenchon de la @FranceInsoumise :
"Je pense qu'il y a un problème avec la communauté tchétchène en France"
#EnTouteFranchise @agindre pic.twitter.com/EFZdKltfPC
"Il faut reprendre un par un tous les dossiers des Tchétchènes présents en France et tous ceux qui ont une activité sur les réseaux sociaux, comme c'était le cas de l'assassin ou d'autres, qui ont des activités de l'islamisme politique (...), doivent être capturés et expulsés", a ajouté le député LFI des Bouches-du-Rhône. L'Association des Tchétchènes d'Europe a demandé à ses membres de déposer plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour "incitation à la haine", a annoncé mardi 20 octobre son porte-parole Albakov Schamil.
"Sa langue a fourché"
Des propos qui embarrassent quelque peu les députés Insoumis, à l’instar de Clémentine Autain. "Je ne sais pas exactement ce qu'il souhaitait dire à ce propos, je pense que le terme de communauté ne lui ressemble pas du tout, ce n'est pas dans son langage habituel donc à mon avis, sa langue a fourché sur le mot 'communauté', je le crois", répond à franceinfo la députée de de Seine-Saint-Denis. "Derrière cela, qu'est ce qu'il veut mettre ? Peut-être que c'est à lui de s'en expliquer", a-t-elle rétorqué, rappelant l’importance de respecter et de défendre le droit d’asile.
Je crois sincèrement qu'on ne peut pas mettre tous les Tchétchènes dans un même ensemble, et je n'oublie pas que les Tchétchènes sont venus pour fuir la guerre.
Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denisà franceinfo
De son côté, le député Alexis Corbière dédramatise et rappelle les fondements de La France insoumise. "De grâce, quand même, ne soyons pas comme ça dans une vigilance à tout moment, observons quand même ce qu'est le discours de La France insoumise depuis sa création et ce qu'est le discours de Jean-Luc Mélenchon depuis 40 ou 50 ans, là-dessus il n'y a pas de débat", s'est défendu le député sur franceinfo. "Ceux qui ont l'habitude des médias savent que par moment, dans un propos, on va vite, et puis que parfois il y a des propos qui peuvent être plus ou moins bien calibrés", a-t-il ajouté.
Nous ne sommes pas de ceux qui considèrent qu'il y aurait tel ou tel groupe qui aurait les mêmes caractéristiques politiques, sociales. C'est contre cela que nous faisons de la politique.
Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denisà franceinfo
Le député insoumis, professeur d’histoire de formation, a demandé un moment de recueillement et de dignité à l’Assemblée nationale, afin d’adresser un message aux enseignants de France. Un tel moment de recueillement à la mémoire de Samuel Paty a été organisé mardi en début d'après-midi sur les marches de l'Assemblée nationale. Sur fond de drapeaux en berne et de devise républicaine affichée devant les colonnes du Palais Bourbon, le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) a invité à cette minute de silence en mémoire de ce professeur "sauvagement assassiné". La Garde républicaine a ensuite joué La Marseillaise. Une nouvelle minute de silence a été observée, quelques instants plus tard, à l'intérieur de l'hémicycle, juste avant le début de la séance de questions au gouvernement.
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