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Enseignant décapité : "On est à la limite de la guerre civile dans cette histoire", estime Renaud Muselier

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Article rédigé par franceinfo
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Après l'assassinat de Samuel Paty vendredi, le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur craint une "faiblesse devant l'islamisme et le terrorisme" de la part des pouvoirs publics qui entraînerait une "révolte de ceux qui ne veulent pas se laisser faire".

"On est à la limite de la guerre civile dans cette histoire", a estimé Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur, mardi 20 octobre sur franceinfo, après l'assassinat de Samuel Paty, un professeur d'histoire, vendredi à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

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"Si on est faible, si on sème la faiblesse devant l'islamisme, devant le terrorisme, on va récolter la révolte de ceux qui ne veulent pas se laisser faire, explique-t-il. Donc, on peut avoir des milices qui se créent, on peut avoir des ratonnades qui s'organisent, des citoyens qui s'arment et qui ne supportent plus la faiblesse de l'État." "C'est quelque chose que je crains", a souligné Renaud Muselier.

Il faut une République propre, avec le renseignement, les arrestations et les condamnations ferme.

Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur

à fraanceinfo

Le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur a dit attendre cette même "fermeté" de la part du gouvernement à l'égard des réseaux sociaux.

"La Constitution mérite d'être revue"

Ainsi, le rejet en juin dernier par le Conseil constitutionnel de la loi Avia contre la haine en ligne "me gêne", a pointé Renaud Muselier. La loi "a été rejetée non pas parce qu'elle était mauvaise mais parce qu'elle n'était pas constitutionnelle, explique-t-il. "Cette loi permettait d'attaquer la haine propagée [sur les réseaux sociaux]. Là, je pense que la Constitution mérite d'être revue pour permettre de s'adapter à ces nouvelles technologies", a suggéré le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Il faut faire la guerre", a-t-il martelé.

Il faut se doter, dans le cadre de la loi, dans le cadre de la Constitution qu'il faut amender, d'un arsenal juridique qui permette de lutter contre le radicalisme.

Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur

à franceinfo

"On ne peut pas accepter que des binationaux nous explique toute la journée qu'il faut détruire la République et toucher en même temps les aides sociales. On ne peut pas accepter toute la journée que vous ayez des gens qui soient dans notre pays et qui prêchent toute la journée la destruction de ce pays", a-t-il énuméré.

Renaud Muselier a rappelé qu'un travail important était d'ores et déjà réalisé au niveau des régions : "Dans la mesure où j'octroie des moyens républicains à des associations, elles se doivent d'être républicaines. Si elles dérogent à la charte des valeurs républicaines que je leur fais signer, je leur coupe les subventions et j'en parle à la police", a-t-il expliqué, affirmant l'avoir fait "une dizaine" de fois.

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