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Attentat à Strasbourg : Cherif Chekatt n'était "pas ce qu'on peut appeler un garçon radicalisé", selon son ancien avocat

La dangerosité potentielle de l'auteur présumé de l'attentat de Strasbourg, Cherif Chekatt, n'avait pas été perçue en Allemagne, où le jeune homme a purgé une peine de prison entre 2016 et 2017, selon l'avocat allemand qui l'avait défendu à l'époque.

Article rédigé par franceinfo, Ludovic Piedtenu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des policiers allemands qui contrôlent des piétons à la frontières entre la France et l'Allemagne à Kehl. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Si Cherif Chekatt, l'auteur présumé de l'attentat de Strasbourgest surveillé et fiché en France depuis le début de l'année 2015, les Allemands n'ont décelé aucun signe de radicalisation chez le jeune homme, a indiqué jeudi 13 décembre à franceinfo l'avocat allemand qui l'avait défendu à l'époque, Thomas Röder. Selon lui, Cherif Chekatt n'était "pas ce qu'on peut appeler un garçon radicalisé".

Interpellé au début de l'année 2016 pour quelques milliers d'euros volés dans deux cambriolages commis en Allemagne dans un cabinet dentaire et dans une pharmacie, Cherif Chekatt a été défendu par l'avocat Thomas Röder, qui lui non plus n'a perçu chez lui aucun signe de radicalisation. 

C'était un garçon très sympathique, très occidental dans sa façon de penser, faisant des blagues à tout le monde.

Thomas Röder

à franceinfo

"Je ne peux pas dire qu'il était radicalisé", poursuit Thomas Röder. "La seule chose qu'il m'ait dite au sujet de l'islam, c'était qu'il ne buvait jamais d'alcool, qu'il ne prenait jamais de drogue, et qu'il ne voulait pas manger de porc en prison. Sans doute a-t-il caché son jeu à cette époque", a concédé l'avocat allemand.

Peu de soutiens en Allemagne

Alors que la surveillance est accrue en Allemagne depuis mardi soir 21 heures et que l'appel à témoins lancé par la police française est très largement diffusé, l'avocat allemand de Cherif Chekatt estime que le Français a peu de points d'appui et de soutiens en Allemagne.

Lors de son interpellation en Allemagne, le Français n'avait pu donner aucun nom ni adresse de proche dans le pays, ce qui lui aurait pourtant évité d'être placé en détention provisoire dans l'attente de son procès. "Non, il n'avait personne. Personne pour lui éviter la détention préventive entre son arrestation en janvier 2016 et son procès à l'été 2016. S'il avait pu désigner quelqu'un il aurait pu rester libre dans l'attente de son jugement", a dit Thomas Röder.

Pour autant, les points de passage entre la France et l'Allemagne sont particulièrement surveillés par la police allemande. La surveillance est particulièrement accrue dans trois länder allemands, le Bade-Wurtemberg - qui fait face à Strasbourg et l'Alsace, mais aussi la Sarre et la Rhénanie Palatinat, où Cherif Chekatt a commis certains de ses méfaits et où il avait ses habitudes.

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