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Pourquoi "Libération" n'a pas fait sa une sur l'attaque à Strasbourg

Au lendemain de la fusillade dans le centre-ville de Strasbourg, certains journaux n'ont pas pu consacré les gros titres de leur couverture à cet évènement. Explications.

Article rédigé par franceinfo - Auriane Guerithault
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La "une" de Libération du 12 décembre 2018, au lendemain de la fusillade à Strasbourg.  (LIBERATION)

C'est une couverture qui fait beaucoup réagir. Au lendemain de la fusillade à StrasbourgLibération consacre le principal titre de la une de son édition du mercredi 12 décembre à l'interpellation de 150 lycéens de Mantes-la-Jolie. Seule une manchette renvoie à l'attaque qui a fait au moins trois morts et douze blessés, selon un bilan à 12h30 du procureur de la République de Paris. Un choix qui a surpris de nombreux lecteurs et internautes, certains dénonçant cette décision éditoriale du quotidien sur les réseaux sociaux. 

"Nous avons décidé mardi dès 10 heures du matin d'ouvrir le journal avec cette enquête", explique une source interne de Libération, contactée par franceinfo. Et les contraintes de bouclage du quotidien ne leur ont pas permis de modifier cette décision : "Nous bouclons le journal à 20 heures, les premières informations que nous avons eues [sur la fusillade de Strasbourg] sont tombées juste un peu après."

"On ne savait rien au moment du bouclage"

En effet, la première alerte de l'Agence France Presse concernant la fusillade est tombée à 20h40. "On avait une heure pour trouver des informations et à ce moment-là, on ne savait pas grand chose. Il y avait un mort et aucune caractérisation concernant cette attaque. Encore une fois, on ne savait rien au moment du bouclage, même en le retardant."

Dans le sud de la France, les premières impressions commencent à 21h30. Si nous voulions que le journal soit en kiosque le lendemain on ne pouvait pas retarder plus.

Une source interne à "Libération"

à franceinfo

Dans un billet publié mercredi dans la matinée, le directeur de la rédaction Laurent Joffrin a réagi aux critiques, évoquant "une polémique à la fois compréhensible et injuste". "Nous n’avons évidemment pas pensé une seconde qu’un attentat à Strasbourg puisse être moins important que l’affaire des lycéens de Mantes-la-Jolie", écrit-il, précisant qu'il ne restait que "cinq minutes pour modifier la une (...) sauf à prendre le risque de ne pas être distribués". Le quotidien n'est pas le seul à avoir rencontré ce souci, explique d'ailleurs un journaliste de la rédaction, en faisant référence à la couverture du journal La Croix

Malgré cette contrainte de bouclage et d'horaires, Libération a quand même traité en page 14 l'attaque survenue dans le centre-ville de Strasbourg. La une de l'édition de jeudi sera consacrée à la fusillade, apprend-t-on par un des journalistes de la rédaction sur Twitter.

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