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Hommage aux victimes du terrorisme : "On ne veut pas être réduit à notre statut de rescapé"

Plusieurs membres de l'association Life For Paris regroupant des rescapés du 13 novembre a lancé le hashtag #victimesmaispasseulement sur les réseaux sociaux, lundi, à l'occasion de la cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La cérémonie d'hommage aux victimes françaises des attentats, à l'hôtel des Invalides à Paris, le 19 septembre 2016.  (MICHEL EULER / AFP)

"On a le devoir d'entrenir la mémoire des disparus mais aussi des vivants", explique Alexis Lebrun, porte-parole de Life For Paris, une association de victimes des attentats du 13 novembre 2015. Lui-même rescapé du Bataclan, Alexis Lebrun a assisté à la cérémonie d'hommage des victimes françaises du terrorisme aux Invalides, à Paris, lundi 19 septembre. Au-delà de cette séquence institutionnelle, l'association Life For Paris rend aussi un hommage sur les réseaux sociaux avec le hashtag #victimesmaispasseulement. Les personnes victimes des attentats de Paris, ou proches des victimes, ont été appelées à participer en envoyant avec ce mot-dièse, ce qu'ils aiment, qui ils sont.

"Ce hashtag permet de donner la parole à tous dans leur diversité. Il permet aussi de montrer que les gens ne sont pas que des victimes, des statistiques. Même si ce sont des gens qui n'ont plus la même vie qu'avant, ils continuent à vivre, à faire des choses", détaille Alexis Lebrun.

"Ne pas être rappelée à son traumatisme"

"Survivant", "rescapé", "victime", quels mots choisir quand on était au concert des Eagles of Death Metal le 13 novembre au Bataclan, ou que l'on prenait un verre en terrasse de la Belle Equipe ou du Carillon, ce soir-là ? "J'utilise toujours les termes de 'rescapé' ou 'miraculé', confie Alexis. Mais maintenant je ne m'attarde plus trop sur ces questions, car il n'y a pas forcément de réponses et qu'il faut avancer. Ce que je sais c'est que l'on ne veut pas être réduit à des victimes. On veut aller au-delà."

Dans un post de blog, intitulé "Laissez-nous cesser d'être des victimes" partagé sur le compte Facebook de Life For Paris, Julie explique combien cette étiquette peut être pesante : "Reprendre une vie normale, c’est ne pas être rappelée à son traumatisme tous les quatre matins. (...) Non, on n'est pas follement courageux parce qu’on peut continuer à rire et qu’on a repris le travail. C’est juste de la résilience", écrit-elle.

Mais l'association Life For Paris veille également à entretenir la mémoire, car "avec la multiplication des attentats, on doit se battre contre l'oubli", précise Alexis. Il s'agit d'entretenir la mémoire de ceux qui sont partis, et la mémoire de ceux qui sont toujours là et tentent de retrouver une vie "normale". "Ce n'est pas toujours évident à expliquer à l'entourage, mais on a très envie de défendre cette idée", poursuit Alexis Lebrun. Une idée que fait vivre aujourd'hui l'association Life For Paris à travers ce hashtag #victimesmaispasseulement. 

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