Cet article date de plus de six ans.

Attentat de Magnanville : ce que l'on sait de la policière placée en garde à vue

Cette ancienne déléguée départementale du syndical Alliance se voit notamment reprocher d'avoir hébergé une personne fichée S. 

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Devant le commissariat des Mureaux (Yvelines), le 14 juin 2016. (MAXPPP)

Nouveau rebondissement dans l'affaire de Magnanville (Yvelines). Parmi les six personnes interpellées dans l'enquête sur l'assassinat de deux policiers en juin 2016 figure une policière de 48 ans, a appris franceinfo de source judiciaire, après des révélations du Point et de L'Express. Voici ce que l'on sait de cette femme.

Une ex-déléguée départementale d'Alliance

La gardienne de la paix Maryline B. est actuellement major de police dans les Yvelines après avoir été déléguée départementale du syndicat Alliance pendant plusieurs années, indique à franceinfo une source proche du dossier. Selon L'Express, elle travaille au centre de rétention administrative (CRA) de Plaisir. 

Inquiétée en 2016 pour avoir hébergée une fichée S

Selon nos informations, cette mère de deux enfants convertis à l'islam avait fait l'objet d'une procédure disciplinaire et d'une enquête de l'IGPN en 2016 pour "absence de compte-rendu à la hiérarchie" : elle n'avait pas signalé avoir hébergé provisoirement chez elle, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), une jeune femme fichée S, amie de sa fille, elle aussi radicalisée.

Toujours selon nos informations, cette jeune femme fichée S, extraite de prison pour être placée en garde à vue lundi, connaissait Larossi Abballa, le terroriste qui a tué les deux policiers à leur domicile. Elle est  écrouée depuis sa mise en examen en octobre dans une enquête antiterroriste distincte. Son frère, âgé d'une trentaine d'années, fait aussi parti des personnes gardées à vue.

Le fils de Maryline B., âgé de 26 ans, fait également partie des personnes placées en garde à vue.

Promue au sein de la police

Rien n'avait été retenu à l'époque contre Maryline B., qui avait essuyé un simple rappel à l'ordre. Elle a ensuite été promue au sein de la police puisqu'elle est passée du rang de brigadier chef à celui de major. 

Côté syndical, elle avait renoncé à ses fonctions de déléguée départementale. "Notre collègue avait d'elle-même souhaité démissionner de son mandat parce qu'elle ne voulait pas porter atteinte à l'image de notre organisation", a expliqué à Reuters Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance. Cependant, selon une source policière à franceinfo, Maryline B., élue aux élections professionnelles de 2014, siège toujours au comité technique départemental des services déconcentrés de la police nationale, qui réunit des représentants de l'administration et du personnel. Elle devrait être remplacée après les élections de décembre 2018.

Son éventuelle implication reste à établir 

Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire cherchent toujours à comprendre pourquoi le meurtrier a ciblé ce couple de fonctionnaires dans leur pavillon en juin 2016. Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, était commandant adjoint du commissariat des Mureaux (Yvelines), et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif d'un commissariat voisin. Leurs noms et leur adresse ont-ils circulé par le biais de cette policière ?

Les investigations visent à préciser le rôle que les personnes placées en garde à vue "ont respectivement pu jouer dans la commission des faits", rapporte à franceinfo une source proche du dossier. Pour l'heure, les enquêteurs s'intéressent davantage à la fille de la policière qu'à sa mère, selon une source proche de l'enquête.

Trois hommes ont déjà été mis en examen dans le cadre de cette enquête.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.