Saint-Etienne-du-Rouvray : "Il avait un problème psychologique", témoigne l'ancien codétenu d'Adel Kermiche
Agé de 32 ans, l'homme a passé deux mois à Fleury-Mérogis dans la même cellule que l'un des jihadistes qui a assassiné le père Jacques Hamel.
On le soupçonnait d'être l'un des mentors d'Adel Kermiche, l'un des deux jihadistes qui a assassiné un prêtre français le 26 juillet, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Un Amiénois qui a partagé la même cellule que le terroriste s'est rendu de lui-même au commissariat, mercredi 3 août, rapporte Le Courrier picard.
Cet homme âgé de 32 ans a été le codétenu d'Adel Kermiche de novembre 2015 à janvier 2016 à Fleury-Mérogis (Essonne). Il témoigne : "En prison, on discute, on se dit pourquoi on se retrouve derrière les barreaux. Lui, il m’a dit qu’il avait essayé de partir en Syrie deux fois." Il raconte aussi que la cohabitation avec Kermiche s'est mal passée. "A Fleury, il y avait tout un groupe de radicalisés, explique-t-il. Moi je ne côtoie pas ces gens-là."
"C’était comme si je parlais à un mur"
"Il avait un problème psychologique. Il passait du coq à l’âne. D’un coup, il était capable de s’énerver. Et dans ces cas-là, il frappait dans les murs", témoigne-t-il aussi auprès du Courrier picard. Musulman pratiquant, l'homme raconte aussi qu'Adel Kermiche ne cachait pas ses idées extrémistes.
Il avait écrit tout un programme sur les murs de la cellule, des trucs bizarres. Il y avait une date par exemple, je lui ai demandé ce que c’était, il m’a dit que c’était la date de naissance de Ben Laden !
Il dit aussi avoir tenté de le raisonner, sans succès : "C’était comme si je parlais à un mur." Kermiche et lui finissent par demander un changement de cellule. Et le jihadiste rejoint la cellule d'un "gars, radicalisé lui aussi (...), quelqu’un qui était sur le point de préparer quelque chose. Dans la prison, il traînait avec celui qui a tiré à BFMTV et 'Libération' en 2013."
Libéré en mars, le Picard raconte "avoir eu des frissons" lorsqu'il a découvert l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Et il concède : "[Kermiche] m'avait dit qu’il voulait rejoindre Aqmi, ce genre de choses, mais je ne le prenais pas au sérieux."
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