Trappes : entre recueillement et colère après la mort de Moussa
Les visages étaient graves samedi après-midi au centre jeunesse Anatole France de Trappes. A l'intérieur, les familles des victimes rencontraient le maire pour préparer la marche blanche de lundi. A l'extérieur, des habitants étaient là pour les soutenir.
"C'est de l'injustice. Ça aurait pu arriver à nos enfants, nos frères, nos voisins. On est comme une grande famille à Trappes et ce qui s'est passé est complètement injuste. On perd un enfant à Trappes et c'est dramatique, il faut le dénoncer ", témoigne cette mère de famille.
D'autres étaient en colère, comme Taïeb. Il connaissait Moussa et il accuse la mairie, la police et les responsables associatifs d'inaction. La rivalité entre quartiers s'était envenimée ces derniers temps dans la ville. Quatre incidents ou agressions ont été recensés le mois dernier : un jeune homme poignardé, des coups de feu tirés en l'air. Taïeb, comme beaucoup, cet après-midi, croit savoir comment tout a commencé.
"C'est parti d'une histoire de chien qui avait mordu ou coursé. Ça dure depuis très longtemps, il n'y a rien qui a été fait. Le petit Moussa il est innocent. Il s'est retrouvé ici par hasard. Ça aurait pu être n'importe qui à sa place. Moussa c'était un petit qui rigolait tout le temps, je le voyais, il jouait au foot, un bon petit", explique Taïeb.
Et beaucoup comme lui pensent que ce drame aurait pu être évité. La mairie et les syndicats de police répondent qu'un cap a été franchi dans la violence et que ça n'était pas prévisible. On est loin de la rivalité entre quartiers désormais. C'est une enquête pour assassinat et complicité d'assassinat qui a été ouverte par le parquet de Versailles.
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