Andy, jugé pour le meurtre de sa famille en Corse, de nouveau déclaré irresponsable

Le discernement d'Andy, aujourd'hui âgé de 20 ans, était-il aboli quand il a assassiné toute sa famille en Corse en 2009 ? Oui, a réaffirmé la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône, vendredi 13 décembre. Il avait déjà été considéré irresponsable en première instance.

Dans ce procès à huis clos, la question de l'altération ou de l'abolition du discernement du jeune homme aux moments des actes a été centrale. En effet, l'accusé a clairement reconnu les faits et ils étaient établis. L'avocat général Gilles Rognoni avait requis de 12 à 15 ans de réclusion contre Andy. C'est une peine inférieure à celle demandée par le parquet en première instance, devant la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud. Le magistrat a en effet estimé que, si le jeune Andy est accessible à une sanction pénale, son discernement était altéré au moment des faits.

Que s'était-il passé ?

A Albitreccia, près d'Ajaccio, au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, Andy, un adolescent âgé de 16 ans sans problème apparent, s'est réveillé subitement et s'est emparé d'un fusil à pompe appartenant à son père. Il a abattu dans leur chambre son père et sa mère. Puis il a tué ses deux frères, des jumeaux âgés de 10 ans, qu'il avait gardés la veille, alors que ses parents dînaient chez des voisins.

Il a ensuite vidé le coffre-fort de la chambre des parents, contenant 2 500 euros et une montre de valeur, avant de quitter la maison. Il s'est ensuite taillé les veines avant d'adresser en pleine nuit des appels à l'aide à des amis, avec son téléphone, d'appeler le 17 et d'évoquer des coups de feu et une agression. L'un de ses oncles l'a retrouvé la nuit suivante sur une plage des environs après une journée d'errance. Il a conduit l'adolescent à la mairie où il a raconté aux gendarmes avoir tué sa famille, évoquant une "irrésistible pulsion".

 Que signifie ce verdict ? 

"Andy reste interdit de séjour en Corse pendant vingt ans. Le jeune homme va retourner à l'unité pour malades difficiles de Montfavet, à Avignon, indiquent nos confrères de France 3 Corse ViaStella. A l'énoncé du verdict, Andy n'a pas réagi, tandis que certains membres de sa famille ont pleuré en silence." 

Les parties civiles ont quant à elle fait part de leur déception. "La famille est frustrée une fois de plus de la vérité, elle n'a toujours pas eu d'explications", a réagi Jean-Michel Mariaggi, avocat de la famille de la mère.

"Il n'y a pas eu un mot d'Andy. Ce ne sont pas des condoléances de circonstances pré-fabriquées pour les besoins de l'audience et manquant totalement de sincérité qui convaincront sa famille. Il n'y a rien qui laisse entendre qu'il veuille retourner en son sein", a-t-il ajouté.