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Un soldat tué à la machette à Londres, un acte "manifestement terroriste" selon Cameron

Les deux suspects ont été blessés lors de leur interpellation. Les autorités enquêtent sur une éventuelle piste nigériane.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Les enquêteurs sur la scène du crime à Woolwich (Londres), le 22 mai 2013. (ALASTAIR GRANT / AP / SIPA)

Les autorités britanniques enquêtent sur une éventuelle piste nigériane, après le meurtre d'un militaire tué à coups de machette et de couteau, à Woolwich, un quartier du sud-est de Londres, mercredi 22 mai, selon une source proche du dossier. Les deux auteurs de ce drame ont été touchés par des balles lors de leur interpellation. L'un deux est dans un état grave.  

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a condamné "un acte barbare, une attaque épouvantable, manifestement de nature terroriste." David Cameron a aussi demandé au ministre de l'Intérieur de convoquer immédiatement une réunion du comité Cobra, constitué de ministres et de responsables de la sécurité. 

Soldat tué à Londres: Cameron dénonce un "'acte barbare" (France 2)

Comment l'attaque s'est-elle produite ?

Selon Franck Genauzeau, envoyé spécial de France 2 à Londres, les deux suspects ont poignardé leur victime mercredi en début d'après-midi, à environ 350 mètres de baraquements militaires à Woolwich. Ils l'ont ensuite traînée au milieu de la route, avant d'inviter les passants à les filmer, selon le Telegraph (en anglais). Une voiture accidentée a été retrouvée sur le trottoir.

Les deux suspects ont ensuite attendu les policiers, vraisemblablement pour les provoquer, indique Franck Genauzeau. "Les policiers ont ouvert le feu sur deux hommes qui semblaient détenir des armes. Ils ont été hospitalisés dans deux hôpitaux londoniens distincts pour y recevoir des soins", s'est contenté de déclarer un responsable de la police, à la faveur d'une brève conférence de presse improvisée.

La police a indiqué que diverses armes, dont une arme à feu, des couteaux et une machette, avaient bien été retrouvées sur les lieux, filmés par les caméras de la télévision britannique. "Plusieurs armes ont apparemment été utilisées dans cette attaque, notamment des armes à feu", a dit la police.

Un homme tué à coups de machette dans le sud-est de Londres. (EVN)

"Ce soldat n'était pas en service, il ne portait pas d'uniforme, mais un tee-shirt à l'effigie d'une association caritative de blessés de guerre", a décrit Franck Genauzeau.

Que sait-on de leurs motivations ?

En fin d'après-midi, la chaîne ITV (attention ces images peuvent choquer) a diffusé une vidéo amateur sur laquelle un jeune homme noir apparaît, marchant dans la rue. Il tient à la main un couteau et un hachoir ensanglantés. Il dit "s'excuser que des femmes aient eu à voir ça. Mais dans nos pays, des femmes doivent voir la même chose". Il ajoute : "Vous ne serez jamais à l'abri".

Plusieurs médias britanniques, dont la BBC et le Guardian (en anglais), relaient des témoignages rapportant que les assaillants auraient crié "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe) lors de l'assaut. D'autres parlent "d'incantations", selon l'envoyé spécial de France 2. Des témoins, cités par l'agence Press Association, ont affirmé que la victime avait été décapitée. "Ces deux types étaient complètement fous, ils étaient comme des animaux, a expliqué James, témoin de la scène, à une radio londonienne. Ils ont tiré son corps depuis le trottoir et l'ont abandonné au milieu de la route."

Quelles sont les réactions ?

"C'est un acte barbare et écœurant", a déclaré la secrétaire au Home Office, le ministère de l'Intérieur britannique, Theresa May.

"C'est très probablement une attaque terroriste", a indiqué de son côté Boris Johnson. Le maire de Londres a aussi condamné cet acte sur Twitter.

Le président François Hollande, qui était au côté de David Cameron lorsque celui-ci a appris l'attaque, a exprimé à Paris "toute sa solidarité". "Nous devons lutter contre le terrorisme partout, ce qui suppose d'échanger nos informations, de travailler avec nos services de renseignement respectifs et d'agir partout", a-t-il ajouté.

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