Un lycéen menacé de mort pour avoir soutenu Charlie Hebdo
Louis est élève au lycée Marcelin-Berthelot, à Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne. Il est aussi rédacteur en chef du journal de son lycée, qui a consacré un numéro spécial à Charlie Hebdo . Depuis, le jeune homme a reçu à plusieurs reprises des menaces de mort.
La première lettre est arrivée le 20 janvier et "on a cru à une blague", expliquent les proches de l'adolescent. Une enveloppe lui était destinée, contenant la une du fanzine, barrée d'une croix gammée. Il y en a eu six autres par la suite, avec des balles de pistolet et des menaces de mort. Les parents de Louis ont également reçu une balle, par courrier.
La plainte n'a rien changé
Le lycéen a été arrêté neuf jours par son médecin. Avec ses parents, ils ont porté plainte et demandé une protection mais rien n'a changé. Face à ce silence, les enseignants ont obtenu un rendez-vous vendredi au rectorat à Créteil. En attendant, ils utilisent leur droit de retrait.
"Nous sommes dans un établissement privilégié, mais l'an dernier, il y a déjà eu des accrochages autour de Dieudonné. Cette fois, le climat est pesant et dangereux. La ministre de l'Education nationale parle sans cesse de lutte contre le harcèlement. Nous sommes en plein cœur du sujet mais on ne nous prend pas au sérieux." explique l'une des professeurs d'histoire-géographie.
Les familles des élèves s'émeuvent de la situation et ont déjà prévenu le rectorat. Aucune suite. Les enseignants font jouer ce jeudi leur droit de retrait et une manifestation était organisée à la mi-journée devant l'établissement.
Vincent Auber, le référent de l'Académie de Créteil dans cette affaire a réagi ce jeudi sur France Info : "on ne peut pas dire que les services académiques n'aient rien fait" , déclare-t-il.
Le soutien de Reporters sans frontière
"Les journaux lycéens font évidemment partie du monde de la presse et il faut les défendre" , explique Christophe Deloire, le secrétaire général de l'association Reporters sans frontière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.