Val-d'Oise : échauffourées à Argenteuil après la mort d'un jeune homme à moto

De brèves échauffourées ont éclaté à Argenteuil (Val-d'Oise), dimanche 17 mai vers 23 heures, ont constaté des journalistes de l'AFP et du Parisien. Des Abribus ont été saccagés, des poubelles incendiées et des mortiers ont été tirés en direction des forces de l'ordre dans le quartier du Val-d’Argent Nord et de la Zup, indique France 3 Paris-Ile-de-France. Déployés en nombre, les policiers ont notamment fait usage de lacrymogènes pour disperser de petits groupes d'habitants. Vers minuit, le calme était revenu mais le quartier restait quadrillé par les forces de l'ordre.

L’arrêt de bus Berionne incendie. La situation revient au calme. Les dizaines de policiers se replient, vers la dalle. pic.twitter.com/aW7QTVQFMC

— Victor Tassel (@victor_tassel) May 17, 2020

Ces affrontements sont survenus après la mort d'un homme de 18 ans, victime d'un accident de moto-cross près d'une voiture de police, dans la nuit de samedi à dimanche. Le jeune conducteur a perdu le contrôle de son deux-roues et percuté un poteau électrique alors qu'il roulait sans casque, dans un quartier pavillonnaire d'Argenteuil. Transporté à l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, il a succombé à ses blessures dimanche matin.

Habitants et proches accusent la police

Au moment de l'accident, une équipe de la brigade anticriminalité (BAC) circulait dans ce même quartier pavillonnaire et a "croisé" le jeune homme sur sa moto, a indiqué une source policière à l'AFP. Cette source a assuré qu'il n'y avait eu aucune tentative de contrôle ou d'interpellation du conducteur. "Les policiers n'avaient ni gyrophare ni pare-soleil de police et ne comptaient pas le contrôler mais peut-être que le jeune homme les a identifiés et a paniqué", a-t-elle affirmé à l'AFP. Selon Le Parisien, la victime a été prise en charge par les forces de l'ordre jusqu'à l'arrivée des secours. 

Des proches et des habitants du quartier affirment toutefois que la police est à l'origine de l'accident. Un témoin, qui dit avoir été plus bas dans la rue au moment de l'accident, a déclaré à l'AFP que "le pare-choc de la voiture de la police a été percuté". "On lui a fait peur, c'est pour ça qu'il est monté sur le trottoir, on lui a barré la route", selon ce jeune homme. "Ils sont peut-être arrivés dans le sens inverse et l'ont tapé", a estimé un oncle de la victime, interrogé par Le Parisien. "Il n'a pas pu entrer dans le poteau seul, il y a des voitures garées partout, c'est impossible !", a également déclaré un cousin du jeune homme. Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de l'accident.