Faux tract : Le Pen estime que Mélenchon "va pleurnicher au tribunal"
La candidate du Front national aux législatives à Hénin-Beaumont a réagi mardi à l'annonce de son rival du Front de gauche, qui la cite "directement" devant le tribunal.
La bataille d'Hénin-Beaumont se jouera aussi devant la justice. Et les candidats aux législatives ne mâchent pas leurs mots. "Je croyais qu'il voulait une bataille homérique. Et la pauv' chochotte, il va pleurnicher au tribunal, on est méchant avec lui." C'est ce qu'a déclaré Marine Le Pen mardi 5 juin sur France Info à propos de Jean-Luc Mélenchon. Elle réagissait à la décision de son rival du Front de gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais de la citer devant le tribunal correctionnel de Béthune après l'affaire du faux tract.
"Suite à la diffusion d'un faux tract par le Front national, Jean-Luc Mélenchon a décidé de citer directement Mme Le Pen devant le tribunal correctionnel de Béthune pour les délits de manœuvre frauduleuse au sens de l'article L.97 du Code électoral et pour publication d'un montage fait sans le consentement de M. Mélenchon [art. 226-8 du Code pénal]", dit le Front de gauche.
• Un tract "légal" selon Marine Le Pen
Marine Le Pen a réaffirmé mardi que le document était "parfaitement légal", estimant que Jean-Luc Mélenchon "cherche à faire diversion. Il ne veut pas que l'on expose quelle est sa politique en matière d'immigration qui est une politique d'immigration massive".
Le fameux tract portait la mention "Votons Mélenchon" en français et en arabe. Sur fond vert, la couleur de l'islam, il montrait aussi la photo de Jean-Luc Mélenchon et l'une de ses phrases prononcées lors d'un discours à Marseille, le 14 avril : "Il n'y a pas d'avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères du Maghreb."
Rien de neuf par rapport à mercredi dernier lorsqu'elle disait assumer "totalement" la diffusion du tract par ses équipes. "Cette procédure qui va prendre des années est totalement bidon, comme l’ont déjà démontré les avocats spécialistes en la matière : les articles invoqués ne s’appliquent absolument pas à ce pastiche qui ne procède à aucun montage et ne dénature en aucun cas les propos de Jean-Luc Mélenchon", indique l'équipe de la présidente du FN.
• Pour le Front de gauche, "Marine Le Pen est une délinquante"
"Ces délits sont punis d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende", a affirmé le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Son avocate, Raquel Garrido, précise que cette citation directe était "la façon la plus rapide de procéder", parlant de procédure "faite pour les situations où le plaignant est sûr de lui quant à l'existence du délit". Expliquant qu'il "faut consigner une somme pour agir par ce biais", Raquel Garrido, également candidate Front de gauche aux législatives pour les Français de l'étranger, a affirmé : "Nous sommes sûrs de nous quant au fait que Marine Le Pen est une délinquante."
Selon cette responsable du Parti de gauche, la décision ne pourra toutefois pas être rendue d'ici au premier tour, dimanche. Interrogée sur une éventuelle annulation du scrutin, elle a estimé qu'il y aurait "peut-être quelque chose à évaluer par le Conseil constitutionnel dans le cadre du contentieux électoral traditionnel".
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