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Fillon ou Copé ? L'UMP victime du syndrome du congrès de Reims

La déchirure entre fillonistes et copéistes au soir de l'élection du nouveau président de l'UMP rappelle celle du PS et de son délétère congrès de Reims de 2008.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les deux candidats à la présidence de l'UMP, François Fillon et Jean-François Copé, aux journées parlementaires du parti, le 27 septembre 2012 à Marcq-en-Barœul (Nord). (ALAIN ROBERT / SIPA)

SUCCESSION A L'UMP – C'est le cauchemar que l'UMP voulait à tout prix éviter, mais que le parti est pourtant bel et bien en train de vivre. Quatre ans après le délétère congrès de Reims qu'avait vécu le Parti socialiste, l'UMP vit à son tour un épisode tourmenté à l'occasion de l'élection de son nouveau président, dimanche 18 novembre. A l'issue du scrutin, les deux candidats, François Fillon et Jean-François Copé, ont en effet chacun revendiqué la victoire, leurs entourages s'accusant mutuellement de fraudes dans plusieurs fédérations.

Les proches de Jean-François Copé ont ainsi dénoncé des "irrégularités" dans les Alpes-Maritimes, fief des fillonistes Christian Estrosi et Eric Ciotti, ainsi qu'à Paris, où François Fillon est élu. La riposte ne s'est pas fait attendre : les proches de l'ancien Premier ministre ont à leur tour annoncé qu'ils saisissaient la commission électorale pour des irrégularités constatées dans les Bouches-du-Rhône, la Seine-et-Marne, la Haute-Garonne, le Gers et le Gard.

"C'est Reims bis"

De quoi donner l'image d'un parti qui se déchire en public, à l'instar du PS et de son délétère congrès de Reims de novembre 2008, au cours duquel Martine Aubry et Ségolène Royal s'étaient longuement disputées la victoire pour le siège de première secrétaire. Des similitudes que de nombreux journalistes n'ont d'ailleurs pas tardé à relever sur Twitter :

Lors du congrès de Reims, il avait fallu attendre quatre jours après le vote pour que Ségolène Royal finisse par concéder malgré elle sa défaite, une "commission de récolement" proclamant l'élection de Martine Aubry avec 102 voix d'avance, en dépit des tricheries dénoncées par les partisans de l'ancien candidate à la présidentielle.

Toujours est-il que ce déchirement du Parti socialiste avait fait les choux gras de l'UMP, qui avait d'abord dénoncé "un spectacle affligeant", avant de renvoyer des mois durant le PS à ces bisbilles rémoises. 

La date de proclamation des résultats reste inconnue

Cette fois, c'est donc l'UMP qui risque de traverser une sérieuse crise interne. Une "commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales" (Cocoe) est chargée de recompter et de valider les résultats, département par département.

Tard dimanche soir, son président, le sénateur Patrice Gélard, a précisé que le nom du vainqueur ne serait proclamé qu'après la validation de toutes les fédérations. Combien de temps cela prendra-t-il ? Bien malins étaient ceux qui, dans la nuit de dimanche à lundi, étaient en mesure de répondre à la question.

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