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Affaire Justel: la veuve déboutée

Le tribunal de Rennes a rejeté jeudi la demande d'une femme de 39 ans qui souhaitait un enfant de son mari décédé
Article rédigé par France2.fr
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Chercheuse face à ses éprouvettes. (© France 3)

Le tribunal de Rennes a rejeté jeudi la demande d'une femme de 39 ans qui souhaitait un enfant de son mari décédéLe tribunal de Rennes a rejeté jeudi la demande d'une femme de 39 ans qui souhaitait un enfant de son mari décédé

Agée de 39 ans, cette femme souhaitait récupérer le sperme congelé de son mari décédé d'un cancer trois mois après leur mariage, en vue d'une insémination post-mortem à l'étranger.

Les juges ont fait une application stricte de la loi, qui prévoit que ces procédures sont réservées aux couples dont les deux conjoints sont vivants.

Déjà mère de trois enfants d'une précédente union, Mme Justel souhaitait récupérer les paillettes de sperme congelé de son mari Dominique. Au cours de sa maladie, il avait effectué plusieurs dépôts de sperme, le premier remontant au 5 avril 2006.

Interrogée à l'issue de l'audience, le 23 septembre, Fabienne Justel, visiblement éprouvée, avait déclaré: "J'aurais voulu prendre la parole. J'étais révoltée. J'encourage le tourisme procréatif et à se diriger vers l'étranger". Mercredi, elle a indiqué à l'AFP qu'elle ne comptait pas se rendre au tribunal jeudi. "On connaît déjà la réponse, vu la position du parquet", a-t-elle déclaré.

L'avocat du Centre d'études et de conservation des oeufs et du sperme, Me Michel Poignard, a depuis le début répété que cette demande n'avait aucune chance d'aboutir, étant donné l'interdiction de l'insémination post-mortem en France par la loi de bioéthique de 2004, contrairement à la législation d'autres pays en Europe comme l'Espagne.

Mme Justel, qui s'était exprimée lors du forum bioéthique de Rennes en juin, a écrit aux parlementaires pour leur soumettre son cas. Ses beaux-parents ont aussi sollicité une dérogation, qui leur a été refusée, auprès du président de la République. Selon le directeur du Centre d'études et de conservation des oeufs et du sperme de Rennes, Dominique Le Lannou, il n'y a eu que "cinq demandes de ce type en France en trente ans".

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