Un maire de la Drôme en grève de la faim pour dénoncer la fin du financement du dispositif "territoires zéro chômeurs longue durée"
Onze Drômois dont le maire de Dieulefit Christian Bussat et quatre autres élus entament mercredi 4 décembre une grève de la faim. Le Département ne veut plus financer l'expérimentation "territoires zéro chômeur longue durée" sur la communauté de communes, rapporte France Bleu Drôme Ardèche. Le projet a été validé par le Département en 2022, mais il y avait une faute de frappe dans la délibération. Deux ans plus tard, la présidente du Conseil départemental, Marie-Pierre Mouton n'en veut plus, avançant notamment des raisons financières.
Si le correctif n'est pas voté lundi 9 décembre lors de la séance du conseil départemental, le projet pourrait être enterré car les financements de l'État s'arrêtent. "Que vaut la parole d'un élu, sa signature", s'insurge Christian Bussat. "La délibération a été votée à l'unanimité, moins deux voix en 2022 et on abandonne au milieu ? Cette grève de la faim a du sens, en plus il s'agit des plus fragiles de notre société, des gens qui pour certains n'ont plus de boulot depuis 10 ans. Ils devaient entrer dans un système devant leur redonner du travail. Aujourd'hui on sent que c'est bloqué. On prend les moyens qui nous restent pour s'exprimer".
Jusqu'à 100 personnes employées à long terme
Parmi les 11 grévistes de la faim se trouvent également le maire de Montjoux, Philippe Berrard, ainsi que trois vice-présidents de la communauté de communes Pays de Dieulefit Bourdeaux. Ils en appellent à la présidente du Conseil départemental de la Drôme. L'entreprise à but d'emploi de l'expérimentation "territoires zéro chômeur longue durée" devait employer une vingtaine de personnes dès le mois de janvier, 80 à 100 personnes à long terme. Pour que l'opération soit "neutre" financièrement pour le département, 40% des salariés doivent être des anciens allocataires du RSA.
Dans une lettre ouverte publiée mercredi, les élus de la communauté de communes tentent de convaincre Marie-Pierre Mouton de l'utilité économique de l'entreprise à but d'emploi (EBE) qui serait expérimentée. Elle prévoit la création d'emplois d'aide aux agriculteurs pour entretenir les clôtures, la création d'une matériauthèque, la collecte des biodéchets alimentaires et de cartons.
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