Haute-Savoie : le maire de Thonon-les-Bains refuse d'inscrire le prénom d'usage d'une défunte transgenre au cimetière
La famille de la défunte perçoit le refus du maire comme de la transphobie et a saisi la Défenseure des droits, rapporte France Bleu Pays de Savoie vendredi.
L'avocate de la famille d'une défunte transgenre a saisi la Défenseure des droits pour alerter sur le refus du maire de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) d'inscrire le nom d'usage féminin de la défunte au cimetière, rapporte vendredi 28 janvier France Bleu Pays de Savoie. L'avocate envisage également de saisir le tribunal administratif.
Le maire, Christophe Arminjon, refuse pour l'instant que soit inscrit le prénom d'usage de la défunte - Manon - sur la plaque du colombarium du cimetière et se justifie avec des arguments juridiques. Selon lui, la défunte n'avait pas fait les démarches pour changer officiellement de prénom avant sa mort. "En l'état des textes, je ne peux pas modifier l'état civil puisque le maire a deux obligations : celle d'identifier les défunts et celle de désigner les lieux de sépulture", explique-t-il. Il a proposé que soient inscrits les deux prénoms, masculin et féminin, de la défunte sur la plaque.
Les parents refusent cette hypothèse car Manon avait renoncé à son identité masculine. La famille voit une forme de transphobie dans la décision du maire. L'avocate des parents explique quant à elle que la loi n'impose pas que le prénom officiel soit sur la plaque. "La loi ne concerne que l'urne funéraire mais pas la plaque. On vient se retrancher derrière de faux prétextes juridiques pour refuser de reconnaître socialement une jeune femme transgenre", dénonce maître Magaly Lhotel.
En octobre dernier, la préfecture de Haute-Savoie est intervenue pour préciser à Christophe Arminjon qu'il pouvait légalement accéder à la demande de la famille. L'élu n'a pas répondu à cette lettre et affirme que seule la justice peut trancher.
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