Grenoble : une jeune homme de 22 ans a perdu un œil dans les incidents qui ont suivi la victoire des Bleus

Un jeune homme de 22 ans a perdu un œil, dimanche 15 juillet, à Grenoble (Isère), dans les incidents qui ont émaillé les célébrations du titre de champion du monde de l'équipe de France de football, rapporte France Bleu Isère jeudi 19 juillet. L'homme a déposé plainte, le lendemain de sa blessure. Une enquête préliminaire est ouverte

Cet homme, un ouvrier prénommé Maxime, était venu fêter la victoire des Bleus et s'est retrouvé à proximité d'affrontements, lorsque des casseurs se sont mêlés à la foule pour en découdre avec les forces de l'ordre. Ils ont envoyé des projectiles sur la police, qui a répondu avec des tirs de gaz lacrymogène et de Flash-Ball.

Un projectile toujours inconnu 

Le jeune homme, qui voulait quitter les lieux, a été bloqué par la foule lorsqu'il a soudain ressenti une violente douleur. "À ce moment-là, il ne comprend pas ce qui lui arrive", a expliqué à France Bleu Isère son avocat, Maître Hervé Gerbi. "Il comprend qu'il a reçu quelque chose dans l’œil et que ça saigne." La nature du projectile n'est pour l'heure pas connue.

Les pompiers ne pouvant pas se déplacer sur les lieux, "Maxime a dû marcher, avec un t-shirt sur son œil, jusqu'à la caserne et après on l'a emmené au CHU. Il a déjà subi une opération, il doit en subir une autre prochainement. Mais les médecins sont formels, Maxime a perdu la vue avec cet œil-là. Il a perdu un œil, à 22 ans, parce qu'il était venu simplement fêter les Bleus!", déplore son avocat.

Une enquête préliminaire est ouverte 

Le jeune homme a déposé plainte et le procureur de la République a ouvert une enquête préliminaire. "Maxime est en colère. Il va devoir se reconstruire, envisager sa vie autrement, lui qui venait de trouver un travail en CDI. Il va surtout se battre. Car il sait, que dans ce genre d’affaire, c'est très long et difficile. Mais il veut connaître la vérité", souligne Hervé Gerbi. Il regrette qu'"en 11 ans, à Grenoble, 3 personnes ont perdu un œil. On est en mesure de demander des comptes aux autorités. Pourquoi ne peut-on pas faire la fête sans drame à Grenoble ? Pourquoi la rue appartient-elle aux voyous?", lance l'avocat.