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Avant Alès, trois vidéos tournées dans des abattoirs qui ont ému l'opinion

L'abattoir communal d'Alès a été fermé mercredi 14 octobre à la suite d'images rendues publiques le même jour.

Article rédigé par franceinfo
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Une vache dans un abattoir, le 23 juillet 2015. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Des images qui donnent du grain à moudre aux végétariens. L'association de défense des animaux L214 a rendu publique, mercredi 14 octobre, une vidéo filmée dans l'abattoir d'Alès (Gard). L'organisation dénonce "un carnage quotidien, d'une effroyable cruauté envers les animaux". Elle indique que "les chevaux ont le crâne fracassé au pistolet. Certains sont encore conscients lorsqu'ils sont suspendus pour être saignés". Et "les moutons ont la gorge cisaillée en pleine conscience. Leurs congénères se font découper sous leurs yeux". Les militants ont décidé de porter plainte pour cruauté envers les animaux.

Après la diffusion de ces images insupportables, le maire d'Alès, Max Roustan (Les Républicains), a décidé, mercredi 14 octobre, de fermer "à titre conservatoire" l'abattoir municipal. D'autres vidéos de L214 avaient déjà fait scandale, avec ou sans conséquences. Trois exemples :

Les vaches égorgées conscientes de l'abattoir Charal

Muni d'une caméra, un des militants de L214 s'était introduit en 2008 dans un abattoir Charal. Ses images avaient montré, selon l'association L214, le non-respect de la réglementation en vigueur. Les bêtes n'étaient pas saignées immédiatement après étourdissement, et un certain nombre d'animaux semblaient encore conscients lorsqu'ils étaient égorgés. Ce reportage de France 3, tourné à l'époque, résume l'affaire.

Furieuse de cette mauvaise publicité, la marque Charal avait répliqué en pointant l'aspect "militant" de l'association, qui ne se cache pas d'avoir été fondée en 2008 par des végétariens. L214 a porté plainte contre Charal pour cruauté contre les animaux. Des poursuites qui ont, depuis, été classées sans suite, rapporte-t-elle.

Les centaines de milliers de poussins broyés vifs 

Autres images qui avaient bouleversé l'opinion : celles d'un broyage de poussins dans un couvoir de Bretagne, en 2014, filmés en caméra cachée. Les images ont été diffusées dans l'émission "Envoyé spécial" en avril dernier. L'auteur de la vidéo raconte avoir travaillé quelques semaines dans cet établissement.

Il y a vu "des centaines de milliers de poussins tout juste sortis de l'œuf être triés et manipulés sans ménagement". "Des centaines de milliers de poussins indésirables comme les mâles pour l'élevage des poules pondeuses ou comme les poussins malformés passent au broyeur ou sont étouffés dans les sacs-poubelle", poursuit-il.  



La vidéo a suffisamment choqué 36 parlementaires (EELV et socialistes) pour qu'ils interpellent le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, sur ces pratiques, rapportait Le Monde le 10 août 2015. Réponse ? Le ministère a annoncé financer "des études sur des outils permettant le sexage des poussins avant l’éclosion", s'inspirant de ce qui se passe en Allemagne. L'élimination des poussins mâles dans les couvoirs outre-Rhin sera bientôt interdite car ils seront éliminés avant la naissance. "Car l'université de Leipzig a mis au point une méthode de détermination du sexe des volailles dans l'œuf, au troisième jour de leur développement, grâce à une technique de spectrométrie, ce qui permet de trier les embryons avant leur éclosion", explique Le Monde.

Les lapins non étourdis avant abattage

On trouve également sur le site de L244 des images, également déconseillées à un public sensible, montrant comment des lapins sont abattus sans être étourdis convenablement. L'association précise que ces lapins viennent d'élevages de l'INRA et sont destinés à l'industrie du luxe pour leur peau et aux restaurants gastronomiques pour leur chair.



Ces images de 2007 avaient eu moins de retentissement que les plus récentes. Selon Le Monde, les combats de L214 gagneraient en visibilité et sa page Facebook, en lecteurs.  

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